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Paris 2024 : "On fera les meilleurs résultats que l’on n'a jamais faits", assure Claude Onesta, chargé de la haute performance pour les JO

Emmanuel Macron souhaite que les athlètes français terminent dans le top 5 des nations au classement des Jeux olympiques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Les anneaux olympiques devant l'hôtel de ville de Paris le 19 avril 2023. (JOAO LUIZ BULCAO / HANS LUCAS)

"On fera les meilleurs résultats que l’on n'a jamais faits", a assuré ce mercredi sur franceinfo Claude Onesta, ancien entraîneur de l’équipe de France de handball, manager général de la haute performance à l’Agence nationale du sport et missionné pour les Jeux olympiques de 2024. "On a identifié 107 médailles potentielles" pour les athlètes français, a-t-il indiqué.

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Avec pour eux un défi de taille défini par Emmanuel Macron, finir dans le top 5 des nations au classement des médailles. "Pour les athlètes médaillables, on a mis des moyens supplémentaires sur eux pour être capables de leur accorder une attention très individualisée", a expliqué le spécialiste de la performance. Au détriment des autres athlètes ? "Le sport de haut niveau, c'est le monde du choix, c'est le monde de la sélection", a-t-il assumé.

franceinfo : Comment avez-vous établi le chiffre de 107 médailles potentielles ?

Claude Onesta : On regarde les athlètes français dans les compétitions mondiales dans un périmètre de deux ans avant les échéances. On comptabilise tous ceux qui seront réellement déjà sur ces podiums mondiaux. Et ensuite, on prend en compte aussi les quatrième, cinquième, sixième place, ces athlètes qui sont vraiment à une infime marche du podium. C'est vraiment des potentialités de médailles réelles. Ce n’est pas de l’illusion. Après il faut être capable de transformer ses potentialités en médailles et parfois même en titre. Les médailles d'or, ce sont celles qui donnent le classement des nations. On travaille tous les jours pour gérer tous ces petits détails qui font qu'on peut basculer de la réussite à l'échec assez facilement.

Votre méthode c'est de vous concentrer le maximum sur ceux qui peuvent être médaillés ?

Sans pour autant déposséder les autres de ce qu'ils avaient. On fait souvent un procès en élitisme. Je me plais à dire que 84% de tous les dispositifs qui sont faits pour accompagner les athlètes le sont au bénéfice justement des athlètes qui ne sont pas médaillables, ils sont loin d'être abandonnés et par contre, pour les athlètes médaillables, on a mis des moyens supplémentaires sur eux pour être capables de leur accorder une attention très individualisée. On se rapproche de l’athlète et du coach pour bien comprendre quels sont les points de faiblesse et essayer de les traiter. Très à proximité alors que jusqu'à maintenant, on était sur des formules un peu collectives et générales.

Vous vous inspirez du modèle britannique pour les JO de Londres ?

Pas vraiment. C'est un modèle très français et avec la volonté d'être un peu plus dans l’évaluation et dans l’excellence. On essaye d'identifier des zones où il faut investir parce qu'il y a de véritables enjeux et d'autres zones où malheureusement, la distance à laquelle on est des médailles définit peut-être d'autres projets. On se centre beaucoup sur ces fameuses 107 chances de médailles potentielles pour faire en sorte qu'on les transforme le plus en médailles olympiques.

Que répondez-vous à ceux qui ont l'impression d'être mis de côté ?

Le sport de haut niveau, c'est le monde du choix, c'est le monde de la sélection. Qu'on le veuille ou non, tout le monde ne peut pas participer. Il y a un moment où il faut assumer ces choix. Quand vous êtes loin de la médaille, effectivement, au moment où on se concentre le plus sur la réalisation de performances, vous allez peut-être recevoir un peu moins de moyens que vous l’auriez espéré. Encore une fois, la réussite des Français aux Jeux olympiques de Paris sera la réussite de tout le sport français. C'est-à-dire que ceux qui font des médailles vont faire profiter tous les autres. 25% de moyens ont été redistribués en quatre ans aux fédérations, donc aucune fédération n’a diminué ses moyens sur les quatre dernières années.

Un échec à Paris, ça sera votre échec ?

On fera les meilleurs résultats que l’on n'a jamais faits. Après, j'ai passé ma vie à assumer la responsabilité, à ne pas m'échapper lors des bilans. On aura fait le maximum dans le peu de temps dont on disposait et j'espère qu'on obtiendra un maximum de résultats.

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