JO 2021 - Kevin Mayer : "Je donne ma vie au décathlon"
Tête d'affiche de l'athlétisme français aux Jeux olympiques de Tokyo, le détenteur du record du monde du décathlon Kevin Mayer se dit prêt à "assumer" son statut, tout en dédramatisant l'événement.
L'or, et rien d'autre. Vice-champion olympique en titre, le décathlonien Kévin Mayer débarque à Tokyo avec la ferme ambition d'accrocher le seul titre qui lui manque : l'or olympique. A 29 ans, le Français, champion du monde 2017 et recordman du monde de sa discpline, ne cache pas ses ambitions à quelques jours de ses troisièmes Jeux olympiques.
Vous dites souvent que vous êtes sujet au stress juste avant une grande échéance. Sentez-vous la pression monter?
Kevin Mayer : Plus les jours passent, plus je ressens une certaine sérénité. Je me sens de plus en plus en forme et les séances sont de plus en plus plaisantes. Je ne pense plus trop aux Jeux à l'entraînement mais juste à prendre du plaisir. De toutes les façons, il n'y a que comme ça que ça marche. Les dernières semaines ont été vraiment dures, le stress commençait à se faire ressentir. Mais la forme monte et je commence à apprécier mon stress. Je sais que je peux assumer, je sais que j'ai les jambes. Je fais ce qu'il faut à l'entraînement pour être prêt le jour J.
La médaille d'or olympique est-elle une obsession pour vous?
Si quelqu'un est plus fort que moi et si j'arrive à optimiser mon potentiel, j'accepterai aisément de ne pas avoir l'or. Je m'entraîne tous les jours à fond, je donne ma vie au décathlon. J'aimerais être champion olympique mais avant tout, j'aimerais faire un très beau décathlon. Depuis 2018, ce n'est pas arrivé. C'est cela qui m'obsède : réussir les dix épreuves, comme je l'avais fait au Décastar à Talence (lors de son record du monde en 2018). C'est pratiquement impossible, mais j'aimerais m'en approcher.
Vous restez sur deux échecs en grandes compétitions au décathlon (Euro 2018, Mondiaux 2019). Est-ce que cela trotte dans votre tête?
D'un point de vue extérieur, on les voit comme des échecs mais j'ai toujours réussi à sacrément rebondir dans la foulée. En 2018, je bats le record du monde un mois après l'Euro et je considère les Mondiaux de Doha comme un apprentissage. Je ne reste jamais sur mes échecs. J'ai beaucoup appris ces derniers temps. C'est pour ça que je suis plus serein que d'habitude parce que techniquement, tout devient très très propre. Je me rapproche des spécialistes et ça me permet d'avoir plus confiance et moins peur du zéro.
La concurrence risque d'être plus exacerbée cette année avec notamment le Canadien Damian Warner, auteur du 5e total de l'histoire (8995 points) fin mai. Cela vous met-il une pression supplémentaire?
Cela donne un peu plus envie. Quand tu es tout seul et que tu es le grand favori, tu ne penses qu'à une chose : ne pas faire de zéro. Quand il y a du monde autour de toi et que tu sais que tu vas devoir te battre contre eux, tu oublies la peur et tu ne penses qu'à une chose : te dépasser. Je préfère beaucoup plus cette appréhension. L'adversité, je vais m'en servir pour être meilleur. Mais je ne me bats pas contre lui. Il faudra que je me batte contre moi-même pour être bien techniquement.
L'équipe de France aborde ces JO dans l'inconnue la plus totale et vous êtes l'une des rares valeurs sûres des Bleus. Sentez-vous le poids des responsabilités?
Je n'y pense pas. Quand on commence à penser à l'enjeu, la pression monte vraiment et on a du mal à la contrôler. Je sais que les gens attendent beaucoup de moi. Je me suis fixé des objectifs et il n'y a que ceux-ci qui me mettent la pression. Quand on arrive à de grandes échéances avec une énorme attente extérieure, c'est très difficile de prendre du plaisir.
Croyez-vous possible d'améliorer votre record du monde?
C'est dans un coin de ma tête, c'est une option. Mais c'est plus un rêve qu'autre chose. Si ça se réalise, ce serait incroyable. Le décathlon est comme un voyage durant deux jours, avec tellement de hauts et de bas que c'est à chaque fois une nouvelle histoire, à laquelle on ne s'attendait pas du tout. J'essaye juste de tout mettre en place pour faire le meilleur décathlon possible. J'ai progressé dans beaucoup d'épreuves donc, dans l'absolu, c'est possible de battre mon record du monde mais de là à le faire, c'est autre chose.
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.