"Le gouvernement chinois a utilisé nos rêves comme une arme politique pour légitimer le régime. J'en ai fait une question personnelle et je me suis senti exploité", a constaté avec amertume le double champion olympique de patinage de vitesse Nils van der Poel dans un communiqué de l'ONG Amnesty International. Le Suédois a donc décidé de réagir à sa manière en donnant jeudi 24 février l'une de ses deux médailles d'or à la fille de Gui Minhai, un dissident suédo-chinois emprisonné par le régime de Xi Jinping. Two years ago, a Chinese court announced the sentencing of my father to 10 years in prison after a secret trial. To help make sure political prisoners like my father aren’t forgotten, Nils Van der Poel is dedicating his medal to #GuiMinhai + countless other victims of abuses. pic.twitter.com/uQBsKORdE2— Angela Gui (@angelagui_) February 25, 2022Editeur sur le territoire semi-autonome de Hong Kong, Gui Minhai publiait des livres sur la politique et les dirigeants de la Chine communiste. Certainement arrêté par les autorités chinoises lors de vacances en Thaïlande en 2015, il a été détenu dans un lieu tenu secret avant d'être libéré. Il avait une nouvelle fois été arrêté par les autorités quelques mois seulement après sa libération alors qu'il se rendait à Pékin accompagné de diplomates suédois."Je veux que Gui Minhai soit libéré"En février 2020, il a été condamné à dix ans de prison pour "avoir fourni illégalement des informations à l’étranger", par le tribunal de Ningbo. Une affaire qui a tendu les relations diplomatiques entre la Chine et la Suède qui réclame sa libération immédiate."Je veux que Gui Minhai soit libéré. C'est beaucoup demander, mais c'est la seule chose raisonnable qu'on puisse souhaiter", a-t-il écrit dans le communiqué d'Amnesty International. L'organisation souhaite que la pression internationale pour libérer les dissidents en Chine s'accentue.Le patineur de vitesse avait déjà critiqué la tenue des Jeux d'hiver à Pékin dès son retour en Suède. "Je pense qu'il est extrêmement irresponsable de le donner à un pays qui viole aussi clairement les droits de l'homme que le régime chinois", avait-il laché au quotidien suédois Aftonbladet.