Reportage Paris 2024 : on a suivi Thomas Jolly, metteur en scène de la cérémonie d'ouverture des JO, en repérage le long de la Seine

Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Thomas Jolly, metteur en scène et directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. (JOEL SAGET / AFP)
A six mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, Thomas Jolly enchaîne les répétitions et les réunions. Nous l'avons accompagné lors d'une visite de Notre-Dame de Paris.

Est-ce qu'il y aura  des plans B ou même C ? La question est posée quasi toutes les semaines aux organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024. Mais à six mois tout juste de la cérémonie d'ouverture, le plan A avec un spectacle de trois heures sur 6 km le long de la Seine continue d'avancer.

Les réunions et les répétitions sont le quotidien du metteur en scène Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des JO. Nous l'avons accompagné en repérage le long de la Seine évidemment. À l'arrivée sur le Pont de l'Archevêché, face à Notre-Dame de Paris, la pluie se met à tomber. "On peut tout organiser et tout imaginer mais je n'ai pas de pouvoir sur la météo, plaisante le metteur en scène. Mais s'il pleut, les orages d'été sont quand même assez beau, cela pourrait aussi être très cinématographique..."

Malgré la pluie ce jour de janvier sur Paris, Thomas Jolly se veut toujours optimiste sur la cérémonie d'ouverture des JO en juillet prochain. (EMMA SARANGO / RADIOFRANCE)

Thomas Jolly garde toujours l'optimisme. Il a fait de ces quais sa deuxième maison : "J'ai arpenté ces ponts. J'ai aussi pris beaucoup de bateaux. Évidemment, je ne regarde plus du tout la Seine comme simplement un fleuve qui traverse l'une des plus belles villes du monde, mais bien comme mon décor." C'est vrai aussi pour Notre-Dame qui "fera partie de la fête évidemment", poursuit Thomas Jolly : "On ne peut pas tout révéler, mais artistiquement, il se passe des choses plutôt très belles ici."

Éviter les stéréotypes français

Si la cathédrale est toujours en travaux, elle est ouverte pour Thomas Jolly par le directeur lui-même. "La flèche est là, mais on ne la voit pas", constate le metteur en scène. Elle sera révélée en "mars-avril", lui indique le directeur. "On a l'occasion d'entrer dans des monuments qui ne sont pas forcément ouverts au public, raconte le metteur en scène. C'est une grande chance, un vrai luxe. Je crois qu'aujourd'hui je pourrais même presque devenir guide à Paris !"

Sur franceinfo, Thomas Jolly le confie : Notre-Dame "fera partie de la fête évidemment". (JOEL SAGET / AFP)

Notre-Dame de Paris et les grands classiques touristiques sont évidemment des incontournables de cette cérémonie d'ouverture unique en son genre le 26 juillet prochain. Mais il ne faut pas imaginer pour autant une frise chronologique jalonnée de stéréotypes français : "La France n'est pas ceci ou cela, explique le metteur en scène. La France n'est pas qu'un type de gastronomie. La France n'est pas qu'un type d'art. On peut aimer à la fois l'opéra et le rap. Il faut que chacun se sente représenté ce soir-là, parce que c'est comme une photographie qu'on envoie au monde entier, de qui on est finalement."

Un concept artistique, presque philosophique, sur lequel travaillent en ce moment 250 personnes qui viennent de terminer les études de faisabilité. "La Seine n'a pas la même profondeur selon les endroits, les ponts n'ont pas la même résistance, les quais non plus. Et il n'est pas question de déranger les habitats naturels des poissons", glisse Thomas Jolly. Finalement, 90 % du concept est réalisable : "J'ai encore 10% à réécrire et à réadapter pour que ce soit ancré dans le réel". Pas de quoi effrayer le professionnel qui, à six mois du jour J, n'a qu'une seule crainte : "Ce serait d'être trop épuisé pour ne pas profiter ce soir-là."

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