JO de Paris 2024 : Victor Wembanyama, la star d'une équipe de France de basket dans le doute

Candidate au podium à Paris, médaillée d'argent à Tokyo en 2021, l'équipe de France masculine de basket a montré un retard à l'allumage en préparation, pour la première grande compétition de Victor Wembanyama en bleu.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Victor Wembanyama lors du match de préparation de l'équipe de France de basket en vue des JO de Paris, contre la Serbie, le 12 juillet 2024 à Décines-Charpieu (Rhône). (MAXIME GRUSS / AFP)

Il sera l'une des grandes stars de ces Jeux olympiques de Paris. Et avec son envergure XXL vient son lot d'espoirs, et de déceptions si les résultats ne suivent pas. Victor Wembanyama est attendu comme le nouveau leader de l'équipe de France de basket, pour sa première compétition internationale. Les Bleus figurent parmi les favoris, mais les matchs de préparation n'ont pas donné satisfaction, malgré les performances individuelles de leur nouvel étendard.

Les Tricolores ont débuté leur préparation par un carton face à la Turquie, puis un record de points en bleu France pour Wembanyama (25) pour faire tomber chez elle l'Allemagne, championne du monde en titre. Ensuite, la machine s'est déréglée, avec quatre revers de rang (Allemagne de nouveau, Serbie, Canada, Australie), avant d'arriver à Villeneuve-d'Ascq (Nord) pour le début des Jeux samedi 27 juillet (17h15) contre le Brésil.

"Il y a un sentiment de fébrilité, avance Pape-Philippe Amagou, quatre fois champion de France et consultant de franceinfo: sport. Il y a eu des difficultés, quatre défaites de suite, ce n'est pas le plein de confiance avant une grande compétition telle que les JO. Le moral ne peut pas être au beau fixe. Je ne suis pas inquiet, mais il faut être vigilant et je pense qu'ils le sont."

Wembanyama, l'arbre qui cache la forêt

Victor Wembanyama n'est pas à pointer du doigt pour ses prestations. Le joueur des San Antonio Spurs a terminé meilleur marqueur, rebondeur, passeur et contreur de l'équipe durant la préparation. Cette omniprésence est à la mesure de son talent, mais elle a aussi levé des interrogations sur son utilisation, comme sur les performances de ses coéquipiers. "Je ne suis pas sûr qu'on lui en demande trop, estime Pape-Philippe Amagou. Il essaie de trouver sa place dans la hiérarchie et son rôle dans cette équipe. C'est aussi pour cela qu'on a pu avoir l'impression parfois qu'il en faisait un tout petit peu trop."

A graviter autour de Wembanyama, le jeu des Bleus profite de son profil unique, un géant aux qualités techniques propres aux joueurs habituellement les plus petits sur le terrain (agilité, passes, tir…). "Ce qui m'inquiète plutôt, c'est de faire attention à ce qu'il n'y ait pas un profil trop déséquilibré pour cette équipe de France en tirant trop sur les joueurs intérieurs, explique Pape-Philippe Amagou. Il faudrait essayer d'avoir une meilleure répartition en termes de menaces offensives."

Les quatre meilleurs marqueurs français durant la préparation sont ainsi quatre joueurs du secteur intérieur (Victor Wembanyama, Guerschon Yabusele, Rudy Gobert et Mathias Lessort). Et les meneurs, habituellement responsables de mettre en place le jeu, voient leurs responsabilités diluées et leur temps sur le parquet avec : aucun ne dépasse les 16 minutes, pour un impact limité dans le jeu.

"Je suis plutôt fan d'avoir une hiérarchie plus établie, notamment chez les meneurs. Mais cette équipe de France est hybride, elle a des talents exceptionnels. Quand on a un joueur comme Victor Wembanyama, on ne peut pas jouer comme n'importe quelle équipe."

Pape-Philippe Amagou, quadruple champion de France

à franceinfo: sport

Il lui reste maintenant quelques jours pour tirer des leçons de ce début d'été. "Il y a l'aspect tactique et stratégique, mais le principal ajustement devra être avant tout mental, résume Pape-Philippe Amagou. Dans une compétition comme celle-là, avec énormément de pression et d'attentes à domicile, il faut que les joueurs abordent les matchs avec le bon niveau de stress positif, d'engagement, tout en ayant une forme de liberté, de légèreté dans l'esprit".

Les cadres Fournier et De Colo en souffrance

Il faudra, par exemple, hausser le ton défensivement, ce que Vincent Collet avait qualifié d'"obsession" en vue des Jeux, alors que ses joueurs ont encaissé 85, puis 83 points lors des deux dernières sorties. Ou retrouver l'impact offensif de certains de ses cadres, comme un Evan Fournier en perte de confiance après avoir peu joué en NBA depuis deux ans (5,2 points, contre 15,3 lors de l'Euro 2022) ou un Nando De Colo (3,8 points) en délicatesse physiquement cette saison.

"Il y a certains joueurs qu'on a vus un peu crispés offensivement, à ne pas vouloir trop tenter et être dans la récitation des schémas tactiques, déroule le consultant de franceinfo: sport. Il va falloir mettre un petit grain de folie, notamment au niveau des extérieurs, qu'ils arrivent à se relâcher et à enflammer le public qui ne demandera que ça. Chacun peut faire un peu plus."

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