Le parcours politique de Pierre Mauroy
Revenons sur le parcours de celui qui a incarné jusqu'au bout le socialisme. On se souvient, bien sûr, de son arrivée à Matignon en mai 1981 après l'élection de François Mitterrand. C'est sous son egide que furent lances l'abolition de la peine de mort, la décentralisation, les nationalisations mais également l'impôt sur les grandes fortunes et les 39H.
Dès 16 ans, j'ai adhéré au Parti socialiste.
Toute sa vie Pierre Mauroy aura revendiqué cette identité. Socialiste et fier de l'être, peut-être encore plus en mai 1981, il devient le Premier ministre de la gauche au pouvoir. Sa carrière débute dans les années 50 à la SFIO. Il dirige les jeunesses socialistes et fonde les clubs Leo Lagrange Son ancrage très à gauche fonde alors ses discours.
La raison d'être : la lutte contre le capitalisme.
En 1971, lors du congrès d'Epinay, Mauroy est l'un des bâtisseurs du PS d'aujourd'hui. C'est le début de son alliance Un lien qui ne se brisera pratiquement jamais. Parrallèlement débute une autre histoire. Ses interviews sont devant le beffroi de la capitale des Flandres.
J‘ai été élevé dans un village ouvrier. L‘internationale était le chant que l'on chantait le dimanche avec la section socialiste.
Après la victoire du 10 mai 1981, Mitterrand l'appelle à Matignon. l'impôt sur la grande fortune, Cela ne durera pas, la croissance se fait attendre, le chômage passe la barre des 2 millions.
Je préfère dépenser de l'argent pour payer des caisses de retraite plutôt que de dépenser de l'argent pour payer des caisses de chômage. 4985, Mauroy doit endosser la politique de rigueur. L'industrie connaît des restructurations douloureuses. Dans le Nord, il est pris à parti par les sidérurgistes. Georges Marchais et le Parti communiste se braquent. Il finira par quitter Matignon en 1984, remplacé par Laurent Fabius. Il se fait alors plus discret et devient le vieux sage du PS. En 2002, il dit le mal qu'il pense du programme de Lionel Jospin.
J‘ai l'impression que c'est un programme médiatique. Je cherche l'ouvrier, le travailleur.
En 2008, au congrès de Reims, il soutient celle qui deviendra première secrétaire. Face à son parti qui se déchire, il semble désabusé.
Ce n'est pas croyable d'avoir autant de difficultés parce que tout le monde veut être premier secrétaire.
Jusqu'au bout, il incarne la conscience de gauche du PS. Dernier combat : la retraite à 60 ans enterrée par la doite.
Ça a été un immense espoir, la liquider de cette façon, ce n'est pas possible. C'est la loi la plus importante de la Ve République.
Il était parfois surnommé "le menhir". Lorsqu'il a cédé la mairie de Lille à Martine Aubry après 28 ans, il n'a pu cacher son émotion.
Nous nous retournerons souvent dit le poète. Et moi, je me retournerai vers le beffroi, vers Lille.
Pour beaucoup, c'est une grande figure de gauche qui vient de disparaître.
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