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Une des dernières manufactures de pianos de France fermera ses portes fin 2013

La manufacture de pianos Pleyel, à Saint-Denis, est victime de la concurrence chinoise et coréenne. Une douzaine de personnes seraient licenciées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un piano en cours de fabrication à la manufacture Pleyel de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 3 décembre 2010. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

La fin d'un monde. La manufacture de pianos Pleyel, une des dernières à fabriquer des pianos en France, doit fermer ses portes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) d'ici à la fin de l'année. "Dans une indifférence quasi générale, les prestigieux Ateliers Pleyel ont annoncé l'arrêt de l'activité du site de Saint-Denis", a annoncé, mardi 12 novembre, la Confédération française des métiers d'art (CFMA).

Joint par l'AFP, un responsable de cet ancien fleuron de l'industrie musicale française a confirmé la fermeture prochaine des ateliers, dont l'activité s'était considérablement réduite ces dernières années. "Les ateliers vont fermer, le processus est en cours, ça va se faire avant la fin de l'année. Je fais partie des gens qu'on remercie, on est 14 dans la même galère, à se retrouver sur le carreau", a dénoncé ce salarié, qui a souhaité rester anonyme.

Concurrence chinoise et coréenne

Pleyel était l'un des plus anciens fabricants de pianos encore en activité dans le monde. Fondé en 1807 par le compositeur Ignace Pleyel (1757-1831), il avait déjà cessé en 2007 sa production à Alès (Gard), jugée non rentable face à la concurrence étrangère, notamment chinoise et coréenne. La marque avait ainsi décidé de se recentrer sur le haut de gamme, réduisant sa production annuelle de 1700 pianos en 2000 à une vingtaine aujourd'hui.

Une employée de la manufacture Pleyel travaille sur un piano à l'atelier de fabrication de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 3 décembre 2010. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

La construction d'un piano Pleyel nécessite 5 000 pièces, entre 500 et 1 500 heures de travail, regroupant vingt métiers différents (luthiers, ébénistes, vernisseurs, laqueurs...). "Cette disparition est symptomatique du plan social de grande ampleur actuellement à l'œuvre dans le secteur des métiers d'art. Chaque jour, des ateliers et des savoir-faire ancestraux, constitutifs de l'ADN économique et culturel de notre pays, disparaissent", regrette le CFMA.

La société Pleyel avait obtenu, en 2008, le label Entreprise du patrimoine vivant (EPV), attribué par l'Etat afin de distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d'excellence. Pas suffisant, visiblement, pour aider ce secteur à ne pas sombrer.

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