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Justice : le procès de la tempête Xynthia

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Article rédigé par franceinfo
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L'actualité judiciaire avec un procès fleuve en perspective. En 2010, le passage de la tempête Xynthia faisait 47 morts sur les côtes de Vendée. L'audience commencera lundi pour tenter de mettre en lumière les erreurs et les responsabilités éventuelles. Voici quatre ans après, le déroulement exact des événements tel qu'il sera retracé au procès.

Une nuit pour tout dévaster. Le 28 février 2010, ces quartiers de Vendée et de Charente-Maritime sont méconnaissables. Xynthia est passée par là, elle a fait 47 morts.

Les voisins sont morts.

C'est monté très vite.

Xynthia, un incroyable concours de circonstances météorologiques. 6 jours plus tôt, la dépression apparaît sous les tropiques. Elle frappe le Portugal avec des vents violents, 147 km/h. Au moins deux morts. Le pire est à venir. Samedi 27 février, quelques heures avant l'arrivée de la tempête en France, la préfecture de La Rochelle est en état d'alerte. Les autorités comprennent que le phénomène sera exceptionnel.

On vient de passer en rouge, ainsi que la Vendée.

Avis de tempête sur la France, 70 départements en vigilance Orange, 4 en vigilance rouge.

Tout le monde se prépare à un énorme coup de vent. Erreur, le danger vient de l'océan.

On s'attendait à des vents violents et donc on s'est préparé à ça. On ne s'attendait pas à une submersion marine.

Pour nous, le rouge c'était le vent.

23 heures à La Rochelle, les plus curieux n'ont pas conscience du danger. Les autres habitants commencent à peine à s'en rendre compte. L'eau monte et rien ne semble l'arrêter.

Vous restez ici, on va venir vous chercher.

C'est inquiétant, on n'a jamais vu l'eau aussi haute.

L'heure de la marée haute se rapproche. Voilà ce qui se passe dans la zone la plus critique. Sous l'effet des vents, l'océan s'engouffre dans cet estuaire, comme une vague géante. Sur la presqu'île de la Faute-sur-Mer, le lotissement des Flots bleus est bâti derrière une digue de 4 mètres. vite submergée par les vagues. Il est 3 heures du matin, les habitants dorment, pendant que l'eau remplit les allées du lotissement. Dans l'obscurité, le piège se referme sur la cuvette de la mort.

Dès qu'on s'est levé, il y avait un peu d'eau dans la chambre. Le problème est qu'il y avait plus d'un mètre déjà. On a ouvert la mauvaise porte, celle du garage.

On s'est retrouvés coincés dans le garage. On a voulu retourner dans la maison. On ne pouvait plus le faire, sinon on serait morts.

A 3h45, les premiers secours arrivent sur place. Ils trouvent des habitants hagards.

On se croirait dans un film, c'était horrible.

Les maisons les plus touchées sont inaccessibles. C'est à peine si les pompiers parviennent à se repérer.

On a vu un panneau "Stop" mais on ne voit plus rien. L'accès n'est possible qu'en embarcation. Les gens, on les trouve sur les toits des maisons.

Au lever du jour, se révèle l'ampleur du désastre. En ce dimanche 28 février, les sauveteurs vont secourir 755 sinistrés. Puis apparaissent les premiers corps Le décompte macabre a commencé.

Le premier noyé m'a été signalé à 9 heures. Il est 10 heures, nous en sommes à 5 corps.

Le bilan s'alourdira, jusqu'à 29 morts à la Faute-sur-Mer, une commune qui compte moins de 1 O00 habitants. Pourquoi la mairie a-t-elle permis de construire dans une zone inondable ? Les services de l'Etat ont-ils failli ? 4 ans et demi après la catastrophe, le procès Xynthia pourra peut-être répondre à ces questions.

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