Journée mondiale du don d'organe : des besoins de plus en plus nombreux

Mais on commence par la Journée mondiale du don d'organe. Il faut en parler car la situation s'aggrave. 12.259 personnes sont en attente d'une greffe en France. Et le chiffre est en augmentation. Attendre une greffe, c'est attendre un changement de vie, un soulagement à long terme, comme en témoigne Thierry.

Monter les escaliers en courant. Il y a 20 ans, Thierry Prévota n'aurait jamais imaginé pouvoir le faire. Atteint d'une malformation cardiaque il a subi deux opérations. Une jeunesse suspendue à la chirurgie et une vie d'adulte impossible à envisager.

J'ai dû renoncer à mes études après avoir échoue au bac. C'était dur pour moi d'imaginer un avenir professionnel, fonder un foyer.

Quand il a 22 ans, les médecins n'ont plus de solution, la greffe s'impose. L'espoir renaît mais il ne sait pas que le chemin sera long.

J'ai attendu six mois, j'ai été appelé une fois pour la greffe, et une fois au bloc, après avoir été préparé, rasé, douché à la bétadine, on m'annonce finalement que le coeur n'est pas bon. Ça a été quelque chose de très dur à vivre.

Il recevra un coeur quelques semaines plus tard, mais tous n'ont pas cette chance. Aujourd'hui, Fabrice Rollant a rendez-vous à l'hôpital : ça fait un an et demi qu'il attend un rein.

Je fais des dialyses trois fois par semaine, pendant trois heures. Il ne faut pas baisser les bras, sinon on n'avance plus.

Ces dernières années, les donneurs se font plus rares, et le nombre de patients en attente augmente considérablement. Parce que la question du don d'organes se pose au moment du décès du donneur potentiel.

Lorsque le drame arrive, c'est brutal, un AVC, un accident, et on pose la question aux familles, est-ce que de son vivant, il s'était opposé au don de ses organes ? Dans la douleur, les familles répondent négativement dans 33% des cas. Et refusent qu'on prélève leur proche.

Les associations rappellent la loi: "On est tous donneurs, sauf si on s'y est opposé de son vivant".