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Journée internationale des Droits de l'enfant : la solution des villages d'enfants

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Article rédigé par franceinfo
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Cinq personnes ont été placées en détention. Les investigations se poursuivent.

C'est la journée internationale des Droits de l'enfant. En France, 150.000 mineurs sont placés parce qu'ils ont perdu leurs parents ou parce qu'ils sont en danger. Les familles d'accueil ne sont plus l'unique solution. Il y a aussi des villages d'enfants, une sorte de lotissement où les jeunes sont encadrés par des éducateurs. Le suivi y est plus personnalisé et surtout, il permet de ne pas séparer les fratries.

Des enfants jouant dans la rue, des adultes parlant devant la porte, une vie de quartier banale. Mais les enfants qui vivent dans ce lotissement de 10 maisons y ont été placés par un juge. Les adultes sont des éducateurs, comme Nadia qui, durant une semaine, s'occupe nuit et jour de 5 enfants.

Le goûter, c'est important. Quand ils rentrent de l'école, ils racontent leur journée. On arrivé à voir les éléments importants de la journée.

Non loin, la ferme du village.

Tu t'habilles avant de prendre ton cartable pour partir a l'école.

Tout est fait pour que ces enfants, victimes de maltraitance ou de négligence, se reconstruisent.

Quand ils font des bêtises, on les frappe pas. Faut pas les frapper.

Les animaux sont de bons confidents. Cet animateur a surpris, un soir, une petite fille près de la ferme.

Elle avait fait une bêtise et était un peu sanctionnée. On lui a proposé de faire un travail. C'était de nettoyer, passer le balai. En fait, elle s'était approchée sous le banc et elle causait aux animaux. L'histoire qui se raconte n'intéresse pas toujours les adultes, et quand on est en colère, on peut venir voir l'animal.

Les enfants ont parfois du mal à quitter ce cadre une fois majeurs. Geoffroy a passé ici son adolescence. Il y revient une fois par an. Au début, ce n'était pas simple.

On est protégé, sécurisé, et à 18 ans, on entre dans la vie active. Une vie d'adulte, et c'est difficile. J'ai mis 2 ans à venir: je ne voulais pas plonger dedans et avoir du mal à repartir, ne pas réussir à me détacher du village.

Geoffroy a aujourd'hui une seule idée en tête: construire une vie de famille stable. Fin de journée dans la maison. Les enfants participent aux tâches ménagères. Des moments privilégiés importants, surtout quand ils ont revu leurs parents le week-end.

C'est pour ça qu'on a un atelier cuisine dimanche et lundi soir, ça leur permet d'évacuer ce qui s'est passé pendant le week-end. On est leur confesseur. Ils racontent, racontent.

Tout est rapporté, écrit et consigné. Il en va de l'avenir de ces enfants.

Ça va aider le juge à prendre des décisions. Ce sont des choses importantes, il faut les noter avec leurs mots à eux.

Juste avant le dîner, la maison est plus calme. Les frères et soeurs se retrouvent. Nadia s'isole pour travailler. Même si ça ne dure pas longtemps. Toujours disponible pour un câlin, sans jamais prendre la place d'une mère.

Ils ont toujours des parents. On ne perd pas ça de vue, on ne peut pas remplacer ce qui existe déjà. Par contre, on pallie le manque.

Un manque qui se fait sentir au moment du coucher. D'ailleurs ici, toute la nuit, les lumières restent allumées.

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