JO de Sotchi : or et argent pour Pierre Vaultier et Martin Fourcade
la, on ne l'attendait pas, car ce champion est un miraculé. Il y a deux mois, il s'est sérieusement blessé et il aurait pu ne jamais participer à ces Jeux.
C'est la victoire d'un miraculé. Champion olympique, avec un ligament déchiré dans le genou. C'est l'incroyable histoire de Pierre Vaultier.
C'est un miracle ! J'atterris pas.
Pierre Vaultier et Paul-Henri de Le Rue. Deux Français héroïques au départ de la finale du snowboardcross. L'un s'élance avec un genou meurtri depuis fin décembre. L'autre était dans le coma il y a un mois après une lourde chute. Durant toute la course, Vaultier est au coude à coude pour la médaille d'or avec le Russe Olyumin. Sa femme et sa mère sont au bord des larmes.
Allez! Cris.
Dans les derniers mètres, malgré la douleur, Vaultier arrache le titre olympique.
Je suis très émue. C'est magique. C'est vraiment le reflet de ce qu'il vaut.
De Le Rue échoue au pied du podium. Mais il partage le bonheur de son copain à l'arrivée. Il y a quelques jours encore, pensait déclarer forfait. Un titre olympique et une leçon de courage. x.
Pierre Vaultier est le nouveau champion olympique de snowboardcros Bonjour et merci d'être avec nous en direct de Sotchi. Avez-vous eu le temps de réaliser votre exploit ou vous êtes encore sur un nuage.
Pierre Vaultier : Non, je suis encore sur un nuage. J'ai décollé sur le dernier saut et je suis encore en l'air.
Elise Lucet : Vous avez failli ne jamais participer à ces Jeux à cause d'une méchante blessure au genou il y a deux mois.
Pierre Vaultier : Le 21 décembre, j'ai été victime d'une rupture des ligaments croisés au genou droit. C'était plutôt compromis, je fais office de miraculé sur ces Jeux.
Elise Lucet : Vous avez skié sans ligament croisé, avec une attelle. Vous avez pris beaucoup de risques.
Pierre Vaultier : Oui, il y a un risque de surblessure. Mais dans notre sport, il ne faut pas trop mesurer les risques, autrement, c'est prise de tête.
Elise Lucet : Malgré ce handicap, vous avez damé le pion aux jeunes. C'est le mental qui a fait la différence.
Pierre Vaultier : Probablement. Arrivé à Sotchi dans une position d'outsider total, voire de miraculé, c'est la meilleure chose qui me soit arrivé. Et ça a payé.
Elise Lucet : Vous avez fait un pari fou, ne pas vous faire opérer pour pouvoir participer aux Jeux, et ce pari s'est avéré gagnant.
Pierre Vaultier: Ça a été une décision consentie avec l'équipe médicale et l'équipe technique. Je pars sans ligament car il y a des paramètres qui font que j'ai eu la chance de le faire. Ça s'est avéré très gagnant.
Elise Lucet : Depuis des années, le boardercross français rêve d'une médaille d'or, et vous l'avez décrochée.
Pierre Vaultier : Oui, on s'est mis en amuse-bouche sur Turin avec Paulo et à Vancouver avec Tony. Maintenant, c'est la médaille d'or, la consécration pour moi, pour l'équipe, pour le snowboard et mes partenaires.
Elise Lucet: Merci Pierre Vaultier. On vous félicite encore pour cette médaille d'or et allez fêter ça.
A Sotchi, dans l'épreuve du mass-start, Martin Fourcade était plutôt mal parti. Il a effectué une remontée époustouflante, avant de se livrer à un sprint avec le Norvégien Svendsen. Au bout, il n'y a pas l'or, seulement l'argent. Mais il y a la manière.
Médaillé d'argent pour quelques centimètres seulement. Un final incroyable entre Martin Fourcade et le Norvégien Svendsen. Un sprin haletant et une photo finish pour les départager. Fourcade est bien battu et abattu. Pourtant sa course est l'histoire d'une formidable remontée. Les concurrents s'élancent sous une neige abondante. Martin Fourcade connaît un début difficile. Il rate un tir dès le premier tour. Il est alors 23e, plus de 30 secondes derrière les premiers, il n'a plus le droit à l'erreur. C'est en poussant fort sur les bâtons que Fourcade rattrape un à un ses adversaires. Un sans-faute après le 3e tir et Fourcade remonte à la 3e place. Le voici en blanc au fond lancé à pleine vitesse derrière les deux premiers. Arrive alors l'instant de l'ultime tir debout. Un cinq sur cinq. Fourcade ne tremble pas, son entraîneur le sait, le Français est le meilleur en ski de fond. Mais il a beaucoup donné pour remonter en tête de la course. Au sprint, Fourcade est battu. C'est tout de même sa troisième médaille à Sotchi.
Martin Fourcade a deux médailles d'or et une médaille d'argent. Quel beau palmarès, même s'il n'a pas égalé Jean-Claude Killy. Il s'est confié à David Malarme dans l'aire d'arrivée. On l'écoute.
Un peu de déception et de plaisir aussi. J'ai été vraiment malade ce matin, mais conquérir l'argent dans ces conditions c'est super. Je suis très heureux, ça avait commencé sur une médaille d'argent à Vancouver y a 4 ans. Ces jeux en individuel se terminent sur une médaille d'argent. Beaucoup de bonheur même si je pense que je l'avais dans les jambes. C'était un beau duel avec Svendsen. Je suis content qu'il revienne. J'aurais bien aimé lui montrer que c'est encore moi le boss aujourd'hui.
David Malarme : Vous dites "je peux encore le reprendre".
Martin Fourcade : Oui, je ne voulais pas lui laisser trop d'avance.
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