Reportage "Tout est plus long..." : à 100 jours des Jeux paralympiques, un spectateur en fauteuil roulant teste l'accessibilité des sites

Malgré la promesse des organisateurs de Paris 2024, de nombreux progrès restent à faire pour assurer l'accessibilité des sites des Jeux.
Article rédigé par franceinfo - Brian Nicolas
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme assis dans son fauteuil roulant en haut des escaliers d'une station de métro à Paris, le 26 septembre 2018. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Les Jeux paralympiques de Paris se veulent 100% accessibles pour les personnes en situation de handicap. Pour atteindre cet objectif, certaines personnes en fauteuil, malentendantes ou encore malvoyantes ont testé l'accessibilité des transports parisiens, 100 jours avant l'ouverture des Jeux. Ils sont une douzaine et certains sont formels : on est encore très loin du compte.

Franck Maille habite Paris depuis 24 ans. Atteint de la maladie de Charcot, il est en fauteuil roulant depuis quelques années. Pour montrer les difficultés qu'il rencontre pour aller sur les sites des Jeux olympiques, il a décidé d'emmener franceinfo faire un tour. Départ de la préfecture de Nanterre : "On va aller à la Concorde, là où il y aura la cérémonie d'ouverture et de là, on va aller à pied jusqu'au Grand Palais."

"On ne peut pas le prendre en autonomie"

Le Parisien connaît bien ce trajet : il a déjà toutes les démarches d'accessibilité en tête. "Je vais aller voir un agent d'accueil pour savoir s'ils peuvent me mettre dans le RER avec une rampe d'accès", explique-t-il. Pour qu'un transport soit autonome, selon lui, il faut qu'il puisse le prendre tout seul : "Il faut savoir que tout est plus long parce qu'on ne peut pas le prendre en autonomie." Prochaine étape, la station Châtelet. Objectif : récupérer le métro 14. "La ligne 14 pour le coup je n'ai besoin de personne. Les autres lignes ne sont pas accessibles, il n'y a pas d'ascenseur il n'y a rien." Franck note quand même que les nouveaux prolongements des lignes sont très accessibles, comme sur la ligne 11 par exemple.

Direction le Grand Palais, sur une route plus que difficile : "Les trottoirs, les nids-de-poule, les pavés, les pentes, les dévers... On est enfin arrivés il est 11h53, on est partis à 10h20." Soit une heure et demie de trajet. C'est presque trois fois plus que pour une personne valide.

"On s'y est pris trop tard pour l'accessibilité. Aujourd'hui, ce qu'on demande, c'est que l'accessibilité devienne une priorité."

Franck Maille

à franceinfo

Le Comité d'organisation des Jeux est conscient des problèmes d'accessibilité dans les transports, selon Ludivine Munos. La responsable de l’intégration paralympique a mis en place plusieurs solutions pour pallier ces obstacles : "Il y aura 1 000 taxis accessibles à l'horizon des Jeux. On a aussi densifié l'offre en ajoutant des navettes qui pourront se rendre sur chacun des sites de compétition à partir de chacun des points. On a choisi les sept grandes gares, plus Rosa-Parks, donc ça fait huit points de départ."

280 000 personnes en situation de handicap sont attendues pour l'ensemble des jeux. Ludivine Munos l'assure : les JO seront prêts pour les accueillir.

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