Jeunes clandestins : poursuivre ses études malgré tout

Un mois après l'affaire Leonarda, un rapport très attendu sera remis demain pour le réformer. La question des élèves sans papiers sera abordée. Voici une réalité souvent passée sous silence. Dans certains établissements, il y a jusqu'à 10% de lycéens clandestins.

Mahamadou, 19 ans, arrivé illégalement du Mali il y a 3 ans, n'a pas de permis de séjour mais prépare dans ce lycée parisien un CAP de plomberie.

Ça représente quoi ta pièce.

C'est l'alimentation d'un chauffe-eau.

Une scolarité en toute légalité. En France, tout jeune âgé de 6 à 16 ans doit être instruit, étranger ou pas. C'était pour lui la garantie d'apprendre un métier.

Pour avoir un avenir, c'est pour ça que je l'ai décidé. J'ai jamais vu une école de plomberie au Mali.

Il a toujours été assidu, ponctuel, s'est investi, a été délégué en 2012. Je peux compter sur lui.

Dans son lycée, 10% des élèves ont la même situation. Enseigner devient parfois un casse-tête.

En CAP,on a des élèves francophones d'un niveau assez correct, et des élèves du Bengladesh, il m'arrive de communiquer en anglais, on n'a pas le choix.

Le plus souvent, ces jeunes sans papiers sont orientés vers les filières du bâtiment, négligées par les autres élèves. Autre histoire, ce lycéen tunisien de 20 ans. Expulsable, il reste anonyme. Parce qu'il était bon élève, ses parents l'ont poussé à étudier en France.

Je voulais avoir le BTS et après je veux faire ingénieur.

Ces lycéens sans papiers ont-ils plus de chance d'être régularisés? Pas sûr. Après un contrôle, il a dû quitter le territoire sous 30 jours.

En collège il n'y a pas de problème mais dès que je sors, bah, j'ai peur.

Chaque année, 35 élèves sans papiers sortent de ce lycée diplômés mais sans autorisation de travail.

On fabrique du travail au noir, là. Si on forme des jeunes à des CAP et qu'à l'issue de cette formation on ne leur donne pas la possibilité de rentrer sur le marché du travail, on fabrique du travail au noir.

30.000 familles vivent illégalement avec les enfants scolarisés.

Restez avec nous, à suivre.

Y aura-t-il une vie après Fukushima ?.