Invitée : Louise Bourgoin dans "Un beau dimanche"
Bien loin de la miss météo de qui l'a fait connaître au grand public, elle s'affirme comme une des grandes comédiennes de sa génération. Dans le dernier film de Nicole Garcia, elle campe une mère un peu paumée, qui trouve encore la force d'aimer. L'invitée des Cinq Dernières Minutes est Louise Bourgoin. Merci d'être avec nous pour "Un beau dimanche", le film de Nicole Garcia, qui sort demain, avec notamment Pierre Rochefort et Dominique Sanda. C'était un rêve d'abord de tourner et d'être dirigée par Nicole Garcia.
Louise Bourgoin : Oui, j'avais vu tous ses films, je suis fan. C'est une très grande metteur en scène.
Elise Lucet : C'est vrai qu'elle ne dit quasiment rien aux comédiens, qu'elle vous dirige par gestes.
Louise Bourgoin : Elle est sûre que les explications tuent l'instinct de jeu de l'acteur. Elle nous montre les positions à adopter sans rien dire de plus. J'ai l'impresison d'être une ouvrière.
Elise Lucet : Au centre du film, il y a Mathias, un petit garçon balloté entre ses parents divorcés. C'est votre fils, qui va débarquer avec son instituteur.
Louise Bourgoin : Je ne suis pas une bonne mère, il débarque au mauvais moment. Je vais devoir faire avec.
Elise Lucet : Une rencontre entre deux personnages cabossés par la vie. On le perçoit, mais il y a du mystère aussi.
Louise Bourgoin : Ils sont de milieux radicalement opposés. Il vient d'un milieu bourgeois, moi je suis complètement prolétaire. Ils vont finalement se libérer de leur passé.
Alors vous faites des saisons.
Je suis tombée dedans quand j'étais petite. Mes parents avaient une roulotte, ils faisaient des pizzas, des crêpes.
Moi aussi, je fais des saisons. Un trimestre, voir deux. Après, je vais ailleurs.
Pourquoi vous restez pas plus longtemps.
Une liberté.
Des hommes sont passés, ils vous cherchaient.
Vous leur avez pas dit où je travaillais.
Qu'est-ce que tu fais sur les plages en France.
Franchement, les gars, c'est pas le moment.
Je dois de l'argent.
Tu dois combien ? Tu sais que je peux pas t'aider là.
Ramène-le à son père.
Je ne te promets rien.
Tu me promets quoi.
On part.
Aux gens qui me demandent de tes nouvelles, je dis que tu habites en Suède. Et ça arrête les questions.
Elise Lucet: C'est un film social aussi, sur le choc entre deux milieux très différents ? C'est une histoire qui vous a parlé, parce qu'elle fait écho à votre propre histoire.
Louise Bourgoin : Je la trouve très touchante. Nicole décrit ces deux milieux de manière très juste. Je joue une femme très loin de ce que j'avais joué avant.
Elise Lucet : On découvre à l'écran Pierre Rochefort pour la première fois, le fils de Nicole Garcia et de Jean Rochefort. Il est à la fois puissant et pudique.
Louise Bourgoin : C'est ça, il a un monde intérieur très riche. Il est très secret, il ne se mettait pas en avant.
Elise Lucet : Il y a la force de l'amour aussi, malgré les différences justement ? Le côté rescapés de la vie.
Louise Bourgoin : Je crois que le fait qu'ils soient de s arginaux les rend plus tolérants.
Elise Lucet : Plusieurs autres films où vous jouez sortent cette année. Qu'est-ce qui guide vos choix.
Louise Bourgoin : J'ai envie de rencontrer des metteurs en scène qui on sens artistique très développé. La place des femmes est importante pour moi, je n'ai pas les stéréotypes.
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