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Invité : Lionel Albrieux et la cordillière Darwin

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Article rédigé par franceinfo
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Ils se sont attaqués à un Graal : traverser la cordillière Darwin, ce qu'aucun homme n'avait réussi. Une aventure dans des conditions dantesques, avec, à la clé, une belle leçon de courage et de cohésion. Leur capitaine est l'invité des Cinq Dernières Minutes. Cet invité, c'est Lionel Albrieux. Bonjour et merci d'être avec nous pour nous parler de cet exploit : la traversée intégrale de la cordillière Darwin. Où se trouve-t-elle ? Pourquoi, au départ, le pari semblait-il irréalisable.

Lionel Albrieux : C'est l'extrémité la plus australe de la Cordillière des Andes. C'est la pire météo du monde. C'est le détroit de Magelan.

Elise Lucet : Qu'est-ce qui vous a motivés ? Le défi ? Le fait que ce soit une première mondiale.

Lionel Albrieux : C'est une première mondiale. Cette cordillère a beaucoup intéressé les gens, 60 expéditions. Peu d'expéditions ont tenté la traversée et toutes ont échoue.

Elise Lucet : Vous vous êtes préparés avec minutie.

Lionel Albrieux : On est allé voir les gens qui y ont déjà été. On s'est préparé pendant un an. On a imaginé les moyens et matériels pour cette traversée.

Elise Lucet : une cartographie peu précise. 30 jours pour un défi qui a été filmé. J'ai regardé le documentaire, on a peur pour vous. Il y a ce fameux jour 13, baptisé "le jour de la punition".

Lionel Albrieux : Ce sont des souvenirs émouvants. Ce jour-là, il faisait mauvais, comme tous les jours.

Ce 13e jour, nous l'avons baptisé "Le jour de la punition".

On n'aurait pas été cette équipe-la on ne serait peut-être pas resté là-haut.

On n'arrive plus à se parler, il y a le stress qui monte, on ne sait plus ce qui nous arrive, on est dans quelque chose de nouveau Tout le monde en parle d'une tempête de vent à Darwin, mais quand on ne l'a pas vécue, on ne se rend pas compte.

Je pense qu'on a pris conscience qu'on n'était vraiment rien. Il y avait tellement de vent qu'on ne pouvait pas rester immobile. Sinon on allait mourir là. Comment réagir.

On ne pouvait pas se parler dans la tempête, les six ensemble. On ne pouvait pas communiquer, on ne pouvait pas prendre de décision. DONC on a creusé un ÎTOU.

On s'est posé dans notre trou et personne ne parlait. Chacun devait se dire "Là, c'est chaud".

On pense juste à survivre quoi.

Elise Lucet : Conditions météo extrêmes, même pour les alpinistes hors pair que vous êtes. Je pense au moment où vous cheminez sur cette arête au milieu du vide.

Lionel Albrieux : C'est l'endroit qui nous faisait le plus peur. On savait qu'on devait cheminer sur ce genre d'arête, à 200 mètres d'altitude. C'est un des moments les plus forts émotionnellement.

Elise Lucet : A l'arrivée, c'est un sentiment d'achèvement. De victoire. De cohésion et de solidarité du groupe.

Lionel Albrieux : ette aventure est un huis clos dans une immensité de neige Ce huis clos a renforcé notre cohésion. Bravo a vous et aux 5 hommes du Groupe militaire de haute montagne. "Sur le fil de Darwin", un documentaire de Jeanne Delasnerie et Jean-François Didelot. Comme chaque semaine, une pensée particulière pour les 9 Français toujours retenus en otage dans le monde.

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