Invité : Jean-Paul Gaultier

La légende veut qu'à l'âge de 8 ans, il dessine des robes sur ses cahiers, il avait déjà fait son choix: "plus tard, je serai couturier." Il n'imaginait probablement pas a Arcueil a l'époque qu'il allait faire le tour du monde et devenir l'un des plus grands. Cette semaine encore, il a présenté sa collection haute couture. Bonsoir Jean Paul Gaultier, merci d'être avec nous. Comment s'est passé ce rendez-vous haute couture ? C'est aujourd'hui encore un énorme stress de présenter cette collection ? Ou avec le temps, cela va mieux.

Jean Paul Gaultier: Non, pas de la même façon. Je suis plus organisé qu'au début. Au fil des années, depuis près de 40 ans.

Laurent Delahousse : Un univers dur, mais aussi de la flaterie. Combien de fois avez-vous entendu à la fin d'un défilé "Jean Paul, c'est magnifique", "Formidable, tu es exceptionnel".

Jean Paul Gaultier: oui, il y a de la flatterie, tout dépend de qui ça vient. Certains sont sincères, d'autres polis, et il y a des nuances. Il y a parfois des personnes qui ne viennent pas.

Laurent Delahousse : Et pourtant, vous aimez toujours aussi peu les compliments. A partir de quand vous êtes-vous rendu compte que vous étiez devenu une star.

Jean Paul Gaultier : Je m'en suis pas rendu compte. Au départ, je suis très timide. Mais comme on m'a interviewé, j'arrivais a parler que c'était quelque chose qui me passionnait. Peu à peu, j'ai entendu que j'étais connu, en Angleterre par exemple. Peu à peu, ça s'est fait tout doucement.

Laurent Delahousse : Vous regardez ce que font les autres.

Jean Paul Gaultier : Oui, j'aime la mode.

Laurent Delahousse : Est ce que l'on peut aujourd'hui KARL Lagerfeld est un monsieur qui a une stature, 60 ans de métier. Il continue et a une activité énorme. A son âge, un peu plus que moi, c'est remarquable.

Laurent Delahousse: Votre histoire commence un peu comme la publicité Guy Degrenne, cet enfant qui dessinait des couverts et ce professeur qui lui disait "Ce n'est pas comme ça que vous réussirez dans la vie".

Jean Paul Gaultier : je dessinais, j'avais vu un film, "Falbala" avec Micheline Presle. Je m'étais dit que je voulais faire ça. J'étais mauvais en gym, en sports et là tout le monde m'a demandé un dessin Mon institutrice m'a fait fait le tour des classes avec mon dessin, pour qu'on se moque de moi.

Laurent Delahousse : Tout cela nait également grâce à une femme qui était à vos côtés et qui vous a soutenu. Mémé Garabe, votre grand-mère.

Jean Paul Gaultier : Le principal, c'est que j'étais entouré d'amour. Elle tirait les cartes et tout était merveilleux. Le 24 avril 1970, le jour de vos 18 ans, tout bascule. Vous vous souvenez de cette date.

Jean Paul Gaultier : Juste le jour de mes 18 ans, Pierre Cardin voulait m'engager.