Interview de François Bayrou

Bonsoir François Bayrou. Il y a bien sûr la présomption d'innoncence, il y a des querelles d'experts autour de cet arbitrage. Mais avec cette mise en examen, les juges travaillent sur l'hypothèse d'une escroquerie en bande organisée au coeur même de l'Etat. Cela conforte-t-il vos accusations.

François Bayrou : Nous avons mené seuls contre tous un combat au nom d'une idée de la justice. C'est une affaire organisée par l'Etat contre l'Etat. C'est une affaire d'Etat parce que le contribuable a été spolie de plusieurs centaines de millions d'euros. Sans qu'il y ait de raison juridique. Si cela est confirme par les juges, Ça a été organise par le gouvernement précédent.

David Pujadas : Disons les choses clairement, vous parlez du sommet de l'Etat. Pour vous, il ne fait aucun doute que Nicolas Sarkozy a demandé ou avalisé cette procédure aujourd'hui sur la sellette.

François Bayrou : Il peut y avoir des doutes sur beaucoup de choses. Pour moi, il est évident que ce n'était pas un chemin légal. Des doutes sur la manière dont a été prise la décision. Mais la, c'est une affaire très grave. Il faut qu'un accord ait été donné au sommet de l'Etat et ça doit nous faire réfléchir. On voit à quel point cela est lie à des causes profondes. Je ne connais pas le mobile de cette affaire.

David Pujadas : Pourquoi aurait-on cherche a favoriser Bernard Tapie.

François Bayrou : Ceux qui s'intéressent a cette affaire n'ont pas compris pourquoi. Pour l'instant, on a des soupçons, il y a des pressions, mais il y a une chose qui est certaine, si je ne connais pas le mobile, je connais la cause. Nous avons une organisation de l'Etat qui concentre tous les pouvoirs dans une main. Que la décision d'un seul suffit à s'imposer à tous, le parlement n'a pas été consulté. Je suis allé en justice contre cette affaire et la justice l'a écarte. Tant qu'on aura un Etat organisé sans contrôle ni vraie séparation des pouvoirs, Tant qu'on aura cela, il y aura des risques d'affaires.