Interview de Claude Hagège, linguiste
La loi prévoit de réserver l'enseignement en langues étrangères à un nombre limité de formations.
Bonsoir Claude Hagège. Vous êtes linguiste, professeur au Collège de France et oppose à ce projet de loi. Est-ce que ça ne fait pas partie du rayonnement de la France que d'accueillir plus d'étudiants de ces puissances émergentes qui seront de toute façon immergés dans la culture française.
Claude Hagège : Cet argument ne serait convainquant que si on était certain que ce projet serait en France. Ce qui les amène, ce n'est pas la langue mais la qualité d'enseignement. La qualité de l'enseignement français est excellente. La France est le dernier pays qui peut vouloir ouvrir ses portes a Le Français est une langue mondiale. La Chine développe des efforts considérables. Cet argument qu'on va attirer des étudiants chinois n'est fonde sur rien de sérieux.
D. Pujadas : Le champ d'application de l'enseignement en anglais restera tout de même très restreint. Ne risque-t-on pas d'avoir une université 100% en français mais un peu marginalisée ? Par conséquent, si ce qui les attire, c'est la qualité de l'enseignement ils viendront en français Ils n'ont qu'a apprendre la français, c'est tout. Et si on veut s'assouplir, il faudra voir ce qui va se passer dans le 3 ou 4 ans a venir, en voyant si ça attire les étudiants étrangers La France se place bien sur le plan des étudiants étrangers Le ministère prétend qu'on pourrait atteindre un rang plus avancé avec cette loi. L'anglais est une langue étrangère, comme l'italien, le russe, l'arabe, etc. Il s'agit de l'anglais seul et non des langues diverses. Pourquoi être ouvert à une langue impérialiste ? C'est pour quoi je lutte, c'est pour la diversité des langues, Nous luttons non pour le français mais pour toutes les langues C'est une menace.
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