Interview avec Renaud Lavillenie

On en parle comme d'une légende de l'athlétisme.

L. Delahousse : Bonsoir Renaud Lavillenie, merci d'être avec nous. On a d'abord envie de savoir si vous avez réalisé cette fois? Vous êtes retombé sur terre.

R. Lavillenie : Je suis retombé sur terre. Mais avec un reportage comme cela, on se replonge dans l'émotion. On se rend compte de ce qui vient de se passer. Depuis hier, j'ai revu le saut en boucle. Après, c'est surtout les réactions des personnes qui sont extraordinaires.

L. Delahousse : Racontez-nous tout cela: la bonne course rapide, la perche, le levier et l'envol.

R. Lavillenie : Ma perche était un peu souple, mais elle était plus dure que celle que j'avais déjà pris. Je ne me suis pas posé de questions, je me suis dit qu'il fallait que je fasse ce que je savais faire de mieux. Ce qui est tuant, c'est que je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre le moment où j'ai quitté le sol et le moment où je retombe. Je n'en reviens encore pas.

L. Delahousse : Est-ce que vous tentez ce type de barre à l'entraînement.

R. Lavillenie : Oui, mais pas franchie. C'est pour s'approprier la hauteur. On prend des repères. Après, à l'entraînement, on met un élastique pour des raisons de sécurité. Ensuite, on change de perche en fonction des élans.

L. Delahousse : Vous avez 27 ans, vous pouvez encore aller jusqu'à 35 ans? Il y aura encore des J0, des titres? Et des barres à quelle hauteur.

R. Lavillenie : On ne sait pas, c'est tout l'intérêt de la question! Je ferai le maximum de toute façon.

L. Delahousse : Hier, vous avez sauté 6m16 ou plus.

R. Lavillenie : Pour passer cette hauteur, on est obligé de sauter un peu plus! Je pense qu'il y a facilement encore 2 ou 3 cm. Après, il faut être capable de faire le bon saut au bon moment, à la bonne hauteur. On va dire que l'objectif, c'est 6m20 d'ici trois ou quatre ans.

L. Delahousse : Avec cette blessure, on vous verra aux Championnats du monde.

R. Lavillenie : Je le saurai demain, je passe des examens médicaux. On va voir l'évolution.

L. Delahousse : Merci Renaud Lavillenie et bravo à vous. Dans l'actualité, trois départements sont toujours en alerte orange aux crues: la Loire-Atlantique, l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan. 10.000 personnes demeurent privées d'électricité, ce malgré le travail des équipes d'ERDF. Il faut attendre demain pour un retour complet à la normale. Et on peut parler ce soir d'accalmie. Pas de tempête prévue pour les prochains jours, une pause ou la fin de cet hiver mouvementé?.