Interview avec Jean Serrat, spécialiste de l'aviation
Merci d'être avec nous, Jean Serrat. Vous êtes spécialiste de l'aviation, ancien commandant de bord. Il y a plusieurs choses qu'on ne comprend pas. Vous n'avez pas de doute sur ces conclusions? 17 jours après l'accident.
J. Serrat : Malheureusement non. Il s'agit de deux recoupements de deux satellites différents qui ont permis de déterminer une zone relativement précise où l'avion aurait pu sombrer en mer.
Mais on n'avait pas ces données dès le départ.
J. Serrat : Ils ont certainement ces données depuis plusieurs jours, ils ont certainement voulu lever des doutes.
On sait ce qui s'est passé mais on ne sait pas pourquoi. Une panne technique pourrait expliquer ce changement de trajectoire et cette longue errance de l'avion? Ou y a-t-il forcément eu un acte volontaire de détournement.
J. Serrat : Je suis profondément convaincu qu'il y a un détournement de cet avion, premièrement parce que la trajectoire suivie à partir du moment où il s'éloignait de sa route classique est très précise. Ensuite, il oblique vers le nord, il s'agit d'un pilotage réel, sans compter que tous les moyens ont été coupés manuellement. Je ne pense pas à un incident technique à ce moment du vol.
Donc un acte volontaire, un geste du pilote ou du copilote? Ou l'action d'un tiers.
J. Serrat : D'après moi, il fallait au moins être deux. J'élimine le commandant de bord. Il a pris pile 50 tonnes de carburant, le nécessaire pour aller à Pékin, alors qu'il avait la liberté de demander 10 tonnes de carburant supplémentaires, par exemple. Maintenant, je ne sais pas si d'autres personnes sont entrées dans le poste de pilotage. Seules les boîtes noires pourront nous le dire. Et le temps joue contre nous, il reste entre trois et quatre semaines pour les retrouver. Les fonds à cet endroit-là évoluent entre 3.000 et 7.000 mètres de profondeur. Ce sera délicat.
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