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Vidéo Prélèvement à la source : qui va vraiment répondre à vos questions ?

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Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Oeil du 20h. 09/01/2018
Oeil du 20h. 09/01/2018 Oeil du 20h. 09/01/2018
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Avec l’arrivée du prélèvement à la source, vous aurez sans doute plein de questions à poser aux impôts. Pas de panique ! Un numéro de téléphone spécial existe. Mais savez-vous vraiment qui est au bout du fil ?

Le ministère des Finances a mis en place un numéro pour aider les contribuables : le 0811 368 368. Nous l’avons composé. Voici le message introductif : “Après le bip sonore, le service vous sera facturé 6 centimes d’euros par minute, plus le prix normal de l’appel.” (Mauvaise) surprise : vous devez payer pour que l'on vous aide à payer vos impôts !

Selon Bercy, les agents peuvent traiter 20 000 appels par jour maximum, d’une durée moyenne de 5 mn : c’est donc jusqu’à 6 000 € par jour dans les caisses de l’État.

Un appel d'offres pour sous-traiter les appels

Mais l’État sera-t-il toujours au bout du fil ? Le ministère a lancé début décembre un appel d’offres pour “organiser l'externalisation d'une partie de l'assistance téléphonique”. En clair, Bercy veut sous-traiter au privé une partie des appels au numéro surtaxé.

Les futurs télé-conseillés du sous-traitant devront par exemple maîtriser : “les revenus avec ou sans tiers collecteurs”“l’individualisation du taux”“la trimestrialisation des acomptes”“l’option pour le taux neutre”... Facile non ?

Pour apprendre tout ça, ils recevront une simple “formation initiale de 2 jours”. “En 48h de formation, on ne peut pas donner des informations fiables, s'insurge Philippe Laget, secrétaire départemental de la CGT Finances publiques. Chez nous, un contrôleur a 12 mois de formation, un agent 10 mois. Ceux qui vont être les dindons de la farce, ce sont les contribuables.”

Un risque pour vos données personnelles ?

Et ce n’est pas tout : selon l’appel d’offres, “les opérateurs peuvent être amenés à avoir connaissance d’éléments relatifs à la situation fiscale des appelants.” Car au téléphone, un contribuable pourrait dévoiler des informations confidentielles le concernant.

Alors, le secret fiscal, garanti par l’État, est-il menacé ? Bercy s’en défend. “C'est une vue de l'esprit ! Si le contribuable qui appelle dérive sur des choses personnelles, la clause prévoit que le prestataire stoppe la conversation et la redirige vers nous.”

Bercy rappelle aussi que le sous-traitant n’interviendra que si le nombre d’appels à son standard explose. En attendant, le contribuable qui appelle ne saura jamais s’il a au bout du fil un fonctionnaire ou un sous-traitant du privé.

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