Numericable-SFR a déposé une offre pour racheter Bouygues Telecom
Mais le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ne souhaite pas de "consolidation" dans le secteur des télécoms.
Bouygues Telecom passera-t-il bientôt sous le giron de SFR ? Le groupe Numericable-SFR, propriété de Patrick Drahi, magnat des télécoms et médias français, a en tout cas formulé une offre de rachat de Bouygues Telecom pour "un peu plus de dix milliards d'euros", affirme Le Journal du dimanche dans son édition du dimanche 21 juin. Une information confirmée par des sources proches du dossier à l'AFP.
Cette offre, mise sur la table il y a dix jours, sera être examinée "en début de semaine" lors d'un conseil d'administration du groupe Bouygues. En rachetant Bouygues Telecom, SFR deviendrait le premier opérateur mobile français avec la moitié du marché et le deuxième pour l'accès à internet derrière Orange.
Une offre pas encore finalisée
"Patrick Drahi propose de payer en cash" au moyen d'un emprunt auprès de BNP Paribas, ajoute le journal selon lequel le montant avancé est "25% plus cher que les 8 milliards estimés par les marchés" pour Bouygues Telecom. Mais "l'offre de Drahi n'est pas convenable et pas bouclée, notamment son financement", affirme un lieutenant de Martin Bouygues, une manière selon le journal de "faire monter les enchères".
Toujours d'après le JDD, SFR reprendrait la totalité des 11 millions de clients en téléphonie mobile de Bouygues Telecom. Un accord a été trouvé avec Free "pour éviter des obstacles en matière de concurrence" : le groupe rival de Xavier Niel "reprendra une partie des fréquences, des antennes et des boutiques de Bouygues", écrit le JDD.
"Le temps n'est pas à des rapprochement opportunistes"
Mais le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ne voit pas ce scénario d'un très bon œil. "Une consolidation" dans le secteur des télécoms n'est "pas souhaitable", a-t-il réagi dans une déclaration écrite à l'AFP.
"Le temps n'est pas à des rapprochements opportunistes auxquels plusieurs peuvent trouver un intérêt qui ne retrouve pas ici l'intérêt général", juge Emmanuel Macron, qui poursuit : "Je dis et répète que la consolidation n'est pas aujourd'hui souhaitable pour le secteur. L'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d'une consolidation sont à ces égards négatives, comme l'ont prouvé les cas récents en Europe".
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