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Fin du "roaming" : vacancier, frontalier, expatrié... Ce que change pour vous la fin des frais d'itinérance en Europe

A partir du 15 juin, les opérateurs ne peuvent plus surtaxer les appels émis et reçus depuis l’Union européenne. Attention toutefois, il ne faudra pas rester trop longtemps à l’étranger et préférer les forfaits illimités.

Article rédigé par franceinfo - Geoffrey Lopes
France Télévisions
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Temps de lecture : 4 min
Les frais d'itinérance pour les Européens qui voyagent au sein de l'Union disparaissent à partir du 15 juin 2017. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Les factures d’une centaine d’euros en rentrant d’un voyage en Europe, c’est désormais terminé. A partir du jeudi 15 juin 2017, les frais d’itinérance (ou frais de roaming en anglais) sont supprimés pour les voyageurs au sein des 28 pays de l’Union européenne.

Jusqu’à présent, les opérateurs passaient des accords avec leurs homologues étrangers pour vous permettre d’accéder à leur réseau téléphonique et appliquaient des surcoûts. Parfois prohibitifs : en 2006, un Français pouvait débourser jusqu'à 1 euro par minute pour appeler avec son portable hexagonal depuis l'Allemagne, rappelle l'UFC-Que Choisir. Désormais, "quand vous utiliserez votre appareil mobile alors que vous êtes en déplacement dans l'UE, vous paierez le même prix que quand vous vous trouvez dans votre pays", assure l'Union européenne sur son site.

Pour en profiter, vous n’avez rien à faire, les opérateurs sont tenus d’éliminer les surcoûts de manière automatique. Que change pour vous précisément la fin du roaming ? Franceinfo a simulé quatre cas pour vous aider à comprendre.

Si vous partez bronzer à Barcelone...

Plus la peine de saigner votre portefeuille pour téléphoner à vos proches restés en France. Si vous ne partez que quelques jours par an dans l'un des 27 autres pays de l’Union européenne, votre forfait français s’applique. Effectuer ou recevoir un appel et envoyer un SMS ou un MMS depuis l’UE coûte le même prix que dans l'Hexagone. En l’occurrence, si vous profitez d’un forfait avec appels et SMS illimités et que vous vous trouvez en vacances en Espagne, vous ne devez rien. Vous pouvez appeler et écrire en toute confiance à n'importe quel correspondant en Europe, autant de fois que nécessaire.

Si vous possédez une carte prépayée ou un forfait limité, pas de panique. Votre communication sera simplement décomptée de votre forfait, comme si vous étiez en France. Sauf si votre crédit est épuisé : dans ce cas, il sera facturé, au maximum 3,2 centimes d’euros la minute d'appel et un centime par SMS.

Si vous travaillez de l'autre côté de la frontière...

Les mêmes conditions s’appliquent. Aucune mauvaise surprise pour l'Alsacien qui franchit le Rhin pour aller travailler en Allemagne, ou le Franc-Comtois qui va profiter de la Suisse. A condition, là encore, de s'en tenir aux appels et aux SMS. Ça se complique si vous avez besoin d'utiliser la 4G  vous pouvez naviguer sur internet sans être surtaxé, mais jusqu'à un certain point. Il faut donc surveiller votre consommation de données. Et une formule alambiquée pourrait bien vous piéger.

• Si vous avez un forfait data illimitée. C’est le prix de votre abonnement qui déterminera la quantité de données que vous avez le droit d'utiliser dans l'UE sans frais supplémentaire. Vous devez diviser le prix de votre forfait (sans TVA) par le tarif de gros du gigaoctet (Go) en vigueur – 7,70 euros en 2017 – et multiplier le tout par 2. Si votre forfait mobile vous coûte 25 euros par mois hors taxes, vous pourrez par exemple utiliser 6,49 Go de données (2 x (25/7,7) = 6,49).

• Si vous avez un forfait data limitée. Deux cas de figure. Si vous payez plus de 3,85 euros hors taxe par gigaoctet, vous aurez droit à la même consommation qu'en France. Si vous payez moins, la formule précédente s'applique. Votre forfait à 16 euros hors taxe vous donne droit à 20 Go de données en France ? Vous pourrez utiliser un peu plus de 4 Go dans l'UE (2 x (16/7,7) = 4,15).

• Si vous avez une carte prépayée. C'est votre crédit restant qui sert de base de calcul : il suffit de le diviser par le tarif de gros du Go. Exemple : s'il ne vous reste que 12 euros de crédit hors TVA, vous pourrez bénéficier de 1,5 Go sans frais dans l'UE (12/7,7 = 1,5).

Si vous dépassez ces seuils en dehors de France, vous payerez en dehors de votre forfait les données consommées au tarif en vigueur, donc 7,70 euros le gigaoctet. Ce tarif déclinera progressivement, jusqu'à atteindre seulement 2,50 euros le gigaoctet en 2022.

Si vous partez en Erasmus à Londres...

L'équation se complique. La Commission avertit en effet les consommateurs que la suppression des frais d'itinérance est réservée "aux personnes qui voyagent". Si vous utilisez un opérateur français, vous devez être en mesure "de fournir une preuve de résidence" en France ou "apporter la preuve de l'existence de 'liens stables' impliquant une présence fréquente et significative" dans l'Hexagone, "par exemple dans le cadre d'un emploi ou de la participation à un cycle d'études universitaires".

Si, pendant au moins quatre mois, vous utilisez moins souvent votre portable français en France que dans le reste de l'UE, votre opérateur peut vous demander des explications. En l'absence de réponse sous 14 jours, il pourra vous facturer des frais supplémentaires pour vos communications passées depuis l'étranger : maximum 3,2 centimes la minute d'appel, 1 centime par SMS, 7,70 euros par gigaoctet de données en 2017. Pour votre semestre d'études, mieux vaut donc prendre une ligne locale pour éviter une surfacturation.

Si vous appelez votre beau-frère en vacances à Mykonos...

Appeler à l’étranger coûte toujours, que ce soit en Europe ou en dehors du continent. Les opérateurs fixent unilatéralement leurs tarifs, comme pour les SMS. Si votre beau-frère passe ses vacances en Grèce, vous pourrez le joindre sur son numéro français sans coût supplémentaire. Mais si vous écrivez à votre cousine expatriée en Suède, méfiez-vous et renseignez-vous auprès de votre opérateur : c'est lui qui fixe le tarif.

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