40 % des Français ont déjà consulté le téléphone portable de leur partenaire à son insu, selon une étude
40 % des Français ont déjà espionné dans le téléphone portable d'un de leurs partenaires, dévoile ce jeudi l'Ifop, dans une étude pour le Journal du Geek. 21 % des sondés affirment le faire exceptionnellement, quand 5 % admettent le faire de manière régulière. Un Français sur quatre (25 %) regarde le smartphone de son conjoint actuel sans lui en parler en 2023, soit autant qu'en 2015.
Cette pratique baptisée "snooping" revient à fouiller plus ou moins discrètement dans le portable de la personne avec qui l'on partage sa vie. Cela va de la consultation de messages privés jusqu'à la confiscation de l'appareil. Près de trois Français sur dix (28 %) ont par exemple déjà consulté, à son insu, les messages privés (SMS, emails, messages sur les réseaux sociaux) de la personne avec qui ils étaient ou sont en couple. 20 % ont regardé l'historique des appels de leur partenaire, 12 % ont vérifié la localisation de leur partenaire via une application ou sur les réseaux sociaux et 11 % son agenda.
Une pratique plus courante chez les jeunes
Cette pratique est aussi bien chez les jeunes couples que les couples bien installés : par exemple, 40 % des femmes et 29 % des hommes en couple depuis plus de quinze ans ont déjà regardé le téléphone de leur partenaire ; contre 66 % des femmes et 56 % des hommes en relation depuis moins d'un an.
Les femmes (44 %) sont plus nombreuses que les hommes (35 %) a avoir déjà réalisé cette forme d'entorse au respect de la vie privée. Selon cette étude, les jeunes générations sont aussi "les plus susceptibles d'être les auteurs comme les victimes" de cette violation de l'intimité numérique : 57 % des moins de 25 ans ont déjà été victimes de snooping de la part d'un partenaire. Et 60 % des femmes de moins de 25 ans reconnaissent regarder qui suit leur partenaire ou est suivi par celui-ci sur les réseaux sociaux, contre 42 % des hommes de moins de 25 ans.
Une découverte dans la moitié des couples
La moitié de celles et ceux qui ont espionné le smartphone de leur partenaire indiquent y avoir décelé quelque chose dont ils n'avaient pas connaissance : 35 % ont découvert un mensonge, 29 % des conversations ambiguës ou empreintes de séduction et 19 % ont trouvé les signes ou preuves d'une infidélité.
Ces entorses au respect de la vie privée peuvent être symptomatiques d'une violence ou d'une emprise. Les personnes qui subissent des violences physiques et/ou psychologiques de la part de leur partenaire sont ainsi plus nombreuses à être victimes de cette forme d'espionnage. "35% de celles et ceux déclarant avoir été victimes de violences physiques de la part de leur partenaire ont déjà fait l'objet d'une confiscation de leur smartphone", alors que seulement 4 % des personnes n'ayant jamais subi ces violences ont déjà vécu cette situation.
Cet espionnage crée de multiples tensions dans les couples de 22 % des Français, et de 38 % des moins de 25 ans. 16 % des sondés se sont déjà disputés avec leur partenaire qui avait regardé leur téléphone portable. 28 % des hommes de moins de 25 ans et 9 % des femmes de moins de 25 ans ont même déjà rompu à cause de cette violation de l'intimité numérique.
L'étude "L'espionnage au sein du couple à l'heure des réseaux sociaux" a été menée par l'Ifop pour Le Journal du Geek. Elle a été réalisée par un questionnaire auto-administré en ligne du 13 au 17 avril 2023, auprès d'un échantillon de 2 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Parmi elles, 1 376 étaient en couple.
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