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WikiLeaks accusé de dévoiler la vie privée de citoyens ordinaires

L'agence Associated Press dénonce dans une enquête les "dommages collatéraux" causés par l'organisation, qui publierait sans discernement des dossiers médicaux et d'autres informations personnelles.

Article rédigé par franceinfo
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L'agence Associated Press publie, le 23 août 2016, une enquête sur les données personnelles diffusées par le site WikiLeaks. (MAXPPP)

La transparence totale atteint-elle ses limites ? Les données personnelles de centaines de citoyens ordinaires ont été rendues publiques par le site WikiLeaks, selon une enquête de l'Associated Press (en anglais), publiée mardi 23 août. L'agence dénonce les "dommages collatéraux" causés par l'organisation, y compris sur des victimes d'abus sexuels ou des enfants malades.

Est par exemple cité le cas d'un citoyen saoudien gay, arrêté en raison de son orientation sexuelle. La publication de cette information peut potentiellement mettre en danger sa vie, puisque l'homosexualité est passible de la peine de mort en Arabie saoudite.

Des dossiers médicaux en ligne

L'Associated Press a pu entrer en contact avec 23 personnes, pour la plupart des Saoudiens, dont les informations personnelles ont été mises en ligne. WikiLeaks a par exemple publié des échanges secrets du ministère des Affaires étrangères saoudiens, parmi lesquels figurent au moins 124 dossiers médicaux, selon le décompte de l'agence américaine. "Cela n'a rien à voir avec la politique ou la corruption", dénonce le Dr. Nayef al-Fayez, dont l'un des patients avec une tumeur au cerveau est concerné.

WikiLeaks a également publié des données du Parti démocrate américain, parmi lesquelles figurent plusieurs dizaines de numéros de sécurité sociale ou de carte bancaire. Deux personnes assurent avoir été victimes de tentatives d'usurpation d'identité à la suite de la diffusion de ces informations. Un ancien diplomate affirme avoir dû changer son numéro après avoir reçu des menaces.

WikiLeaks refuse la censure

L'Associated Press n'est pas parvenu à obtenir de réaction de WikiLeaks ou de son fondateur Julian Assange. Le site a adopté ces derniers mois une position netemment plus radicale que par le passé, en refusant de censurer une quelconque information. "Cela légitimise la fausse propagande selon laquelle l'information est dangereuse", expliquait l'organisation sur Twitter. Une "erreur", à en croire le lanceur d'alerte Edward Snowden.

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