De nouvelles voix s’élèvent pour s’opposer au nouveau fichier national généralisé à tous les Français, baptisé Titre électronique sécurisé (TES). Ce fichier fait l’objet d’un décret publié dimanche 30 octobre, en plein week-end de la Toussaint. "Un décret pris en douce", dénonce Axelle Lemaire, citée par le journal L’Opinion de ce lundi. La secrétaire d'Etat au Numérique estime que la publication de ce décret constitue "un dysfonctionnement majeur".Axelle Lemaire a découvert le décret du gouvernement créant le mégafichier TES en lisant le Journal Officiel https://t.co/tOJ0ABY67R— l'Opinion (@Lopinion_fr) 7 novembre 2016"Les longs week-ends ou les fêtes de fin d’année sont des périodes ultra-opportunes pour diffuser des textes assez sensibles", a commenté sur franceinfo Marc Rees spécialiste du droit des nouvelles technologies et rédacteur en chef de NextInpact."Des milliers de personnes (...) auront accès à des informations invasives pour la vie privée"Selon lui, "le gouvernement n’a pas fait appel à une communauté d’experts", et n'a pas ouvert de "débat démocratique au sein du Parlement" pour évaluer les conséquences de la création d'un tel fichier. "L’alternative aurait été de stocker les données biométriques de la personne sur une puce embarquée dans les titres d’identité", a estimé le spécialiste du droit des nouvelles technologies. Dans ce cas, seul le porteur de la carte d’identité aurait en main "ces données très sensibles".Or, le choix qui est fait est celui d’une base centralisée, "ce qui fait que des milliers de personnes (services de préfecture, du ministère de l’Intérieur, etc.) auront accès à des informations extrêmement invasives pour la vie privée", regrette Marc Rees. Conséquence : il y a un risque de piratage selon lui. Car "lorsque l’on a une base qui contient des millions et des millions de données, cela constitue une cible privilégiée pour la curiosité des autres", estime le spécialiste du droit des nouvelles technologies.