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Mégafichier TES : une base de données de ce type serait "une cible privilégiée" pour le piratage

A peine instauré, le fichier Titre électronique sécurisé (TES) est déjà la cible de nombreuses critiques, de la part de la secrétaire d'Etat au numérique, mais aussi de spécialistes qui dénoncent unhttp://www.francetvinfo.fr/internet/megafichier-tes-axelle-lemaire-denonce-un-dysfonctionnement-majeur-et-charge-bernard-cazeneuve_1909079.html "décret pris en douce".

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Radio France
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Le fichier TES réunit dans un même fichier les données (identité, adresse, empreintes, photo,…) des détenteurs d'une carte nationale d'identité ainsi que des Français qui possèdent un passeport. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

De nouvelles voix s’élèvent pour s’opposer au nouveau fichier national généralisé à tous les Français, baptisé Titre électronique sécurisé (TES). Ce fichier fait l’objet d’un décret publié dimanche 30 octobre, en plein week-end de la Toussaint. "Un décret pris en douce", dénonce Axelle Lemaire, citée par le journal L’Opinion de ce lundi. La secrétaire d'Etat au Numérique estime que la publication de ce décret constitue "un dysfonctionnement majeur".

"Les longs week-ends ou les fêtes de fin d’année sont des périodes ultra-opportunes pour diffuser des textes assez sensibles", a commenté sur franceinfo Marc Rees spécialiste du droit des nouvelles technologies et rédacteur en chef de NextInpact.

"Des milliers de personnes (...) auront accès à des informations invasives pour la vie privée"

Selon lui, "le gouvernement n’a pas fait appel à une communauté d’experts", et n'a pas ouvert de "débat démocratique au sein du Parlement" pour évaluer les conséquences de la création d'un tel fichier. "L’alternative aurait été de stocker les données biométriques de la personne sur une puce embarquée dans les titres d’identité", a estimé le spécialiste du droit des nouvelles technologies. Dans ce cas, seul le porteur de la carte d’identité aurait en main "ces données très sensibles".

Or, le choix qui est fait est celui d’une base centralisée, "ce qui fait que des milliers de personnes (services de préfecture, du ministère de l’Intérieur, etc.) auront accès à des informations extrêmement invasives pour la vie privée", regrette Marc Rees. Conséquence : il y a un risque de piratage selon lui. Car "lorsque l’on a une base qui contient des millions et des millions de données, cela constitue une cible privilégiée pour la curiosité des autres", estime le spécialiste du droit des nouvelles technologies.

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