Coup de filet mondial contre le dark web : le réseau "est plus ou moins anonyme", cela "profite aux criminels", selon un spécialiste
"Il est intéressant de voir que les polices (...) travaillent ensemble", s'est félicité mardi sur franceinfo Damien Bancal, journaliste spécialise en cyberdéfense et cybersécurité, après un coup de filet mondial sur le dark web qui a permis l'arrestation de 150 personnes.
"Les cybercriminels utilisent [le dark web] parce que c'est plus ou moins anonyme. Ils en profitent donc", a expliqué mardi 26 octobre sur franceinfo Damien Bancal, journaliste spécialiste en cyberdéfense et cybersécurité, après l'annonce par Europol d'un coup de filet mondial. Quelque 150 personnes qui achetaient ou vendaient de la drogue et des armes sur le dark web ont été arrêtées à travers le monde.
Selon l'agence européenne de police, plusieurs millions d'euros, de la drogue et des armes ont été saisis lors de cette opération intitulée "DarkHunTOR". Le dark web subit de plus en plus d'assauts depuis plusieurs mois de la part des polices internationales.
franceinfo : Europol a annoncé aujourd'hui avoir arrêté 150 personnes. Cela signifie-t-il que le dark web est surveillé de très près ?
Damien Bancal : Oui. Il est intéressant de voir que les polices communiquent et travaillent ensemble à l'international. Elles trouvent donc le moyen d'arrêter les meneurs de ce genre de ventes, soit par délation, soit par des techniques informatiques qui doivent rester secrètes pour avoir de l'intérêt, soit par infiltration. Il y a quelques mois, les polices d'Australie et de Nouvelle-Zélande ont par exemple piraté des téléphones de dealers pour infilter les groupes de vente au plus près des chefs.
Que peut-on trouver sur le darkweb ?
Les cybercriminels l'utilisent parce que c'est plus ou moins anonyme. Ils en profitent donc. On peut trouver des boutiques qui vendent tout et n'importe quoi, mais surtout des produits illégaux : de la drogue, des armes, des faux papiers, des bases de données piratées... On a même déjà vu des cas de données très sensibles revendues. Etant donné que l'acheteur ne donne pas son nom et que la boutique ne dit pas où elle est située, cela profite aux criminels.
En quoi le dark web est-il différent de l'Internet qu'on connaît ?
Le dark web n'a rien d'illégal mais, contrairement au web qu'on utilise tous les jours, tout y est chiffré. Cela veut dire, par exemple, que si je veux visiter le site internet de franceinfo sur le dark web, franceinfo ne va pas savoir que je suis Damien Bancal. Je vais faire en sorte de ne pas laisser de traces et surtout je ne vais pas savoir quelles sont les machines qui hébergent franceinfo. C'est donc une façon de sécuriser et de ne surtout pas laisser de traces, parce que le dark web, ce sont beaucoup de machines à travers le monde qui font des rebonds. Pour simplifier, je suis sur une machine A, qui m'envoie sur une machine B, puis C... jusqu'au site que je veux finalement visiter.
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