: Vidéo Injections à moitié prix dans une cuisine de banlieue : "Complément d'enquête" dans un cabinet d'esthétique clandestin
Alternative au bistouri, les injections d'acide hyaluronique pour gonfler les lèvres commencent à s'imposer en France, même chez les jeunes. Sur les réseaux sociaux, certaines annonces promettent des lèvres pulpeuses à prix cassé. Pour en savoir plus, une journaliste de "Complément d'enquête" a pris rendez-vous... et découvert un appartement transformé en cabinet clandestin.
De plus en plus de jeunes Françaises deviendraient-elles accros aux injections d'acide hyaluronique pour faire repulper leurs lèvres ? Les bouches volumineuses s'affichent partout sur les réseaux sociaux. Mais à 400 euros la piqûre, cette pratique est encore un luxe… Face à la demande, un marché parallèle s'est développé. Ainsi, sur Instagram, on trouve des offres à moitié prix.
Les patientes se font piquer dans la cuisine
Une journaliste de "Complément d'enquête" a voulu en savoir plus sur ce type de proposition et a pris un rendez-vous, filmé en caméra cachée. A l'adresse indiquée, en banlieue parisienne, elle trouve… un petit appartement. Le salon est bondé. Une dizaine de jeunes femmes de 20 à 30 ans attendent leur tour. Un simple paravent les sépare de ce qui sert de cabinet médical : la cuisine.
Impossible de vérifier la qualité des produits
La journaliste/"fausse patiente" est d'abord reçue par une assistante, qui s'efforce de la rassurer. Puis, après deux heures d'attente, elle rencontre la personne qui pratique les injections d'acide hyaluronique – "spécifique pour les lèvres", assure-t-elle. Elle se dit infirmière et prétend travailler en cabinet avec des chirurgiens esthétiques, s'occupant des injections "pendant qu'ils sont occupés à opérer". Si le tarif est bien de 200 euros, payables en liquide, impossible de vérifier la qualité du produit et les diplômes de "l'infirmière". Sous prétexte de devoir retirer de l'argent, la journaliste s'éclipse…
Des pratiques illégales... et pas sans danger
"Complément d'enquête" a montré ces images à un praticien membre du Syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique. Pour Sébastien Garson, ces pratiques qui se sont répandues grâce aux réseaux sociaux sont inquiétantes. Et illégales, car "seuls les docteurs en médecine sont habilités à faire des injections d'acide hyaluronique", rappelle-t-il. La peine encourue pour exercice illégal de la médecine est de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Mais surtout, ces injections ne sont pas sans danger pour les patientes : mal faites, elles peuvent causer des complications, comme une nécrose de la pointe du nez.
Extrait de "Du selfie au bistouri : les jeunes accros à la chirurgie ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 6 février 2020.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.