Réseaux sociaux et GAFA, l'engagement politique sous influence ?
Romain Badouard est professeur en sciences de l'information et de la communication à l'Univestié Paris II Panthéon-Assas. Il décrypte les mécanismes d'influence des GAFA et des réseaux sociaux.
Pouvoir de filtrage et de censure, les GAFA nourrissent les opinions politiques des internautes. Ces géants du Web "ont un pouvoir politique très important qui est lié à leur situation sur le marché de l'information, ce qui leur permet de trier les informations, de rendre visibles certaines informations et invisibles d'autres", analyse le professeur en sciences de l'information et de la communication Romain Badouard.
Bulles de filtrage et astroturfing
Les bulles de filtrage sont un moyen de trier l'information qui vient à l'internaute en fonction de ses pratiques passées. Les traces laissées par d'anciens clics vont nourrir l'algorithme du réseau social. Ce procédé conforte donc l'individu dans son opinion puisqu'il n'accède qu'à du contenu qu'il a potentiellement approuvé. Les bulles de filtrage vont donc à l'encontre du principe de débat public en démocratie, "alors même qu'on est censé être confronté à des informations contradictoires", estime le professeur.
L'astroturfing quant à lui est une technique utilisée par certains gouvernements pour noyer une parole dissidente sous un flot d'informations. Il permet de contourner la censure, plus complexe à mettre en place.
Enfin, les réseaux sociaux sont des formes d'engagement très peu contraignantes, car en un clic, ils permettent de donner un avis. Néanmoins, ils restent "des canaux de politisation de publics qui ne sont pas politisés a priori, et ça, c'est particulièrement positif vis-à-vis des catégories de population les plus populaires", conclut Romain Badouard.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.