Demandes de données : Twitter porte plainte contre le gouvernement américain
Le réseau social souhaiterait publier des chiffres précis sur la surveillance du gouvernement sur internet, ce que lui refusent les autorités américaines.
Les Etats-Unis ne veulent pas trop en dire sur leur système de surveillance. Twitter a porté plainte, mardi 7 octobre, contre le gouvernement américain, qu'il accuse de violer la liberté d'expression en refusant que le réseau social publie des chiffres précis sur les demandes de données formulées par le FBI ou le département de la Justice.
Le département de la Justice et le FBI refusent que Twitter publie, dans son "rapport de transparence", des chiffres précis sur leurs demandes de données, réclamées au nom de la sécurité nationale. "On devrait être libres de [fournir ces informations] de manière sensée, plutôt que dans une fourchette large et inexacte", soutient le vice-président de Twitter, Benjamin Lee.
Le gouvernement veut "protéger la sécurité nationale"
Un accord conclu avec cinq grands groupes de l'internet (mais pas Twitter) n'autorise ces derniers qu'à chiffrer les demandes des autorités dans des fourchettes allant de 0 à 999 ou de 1 000 à 1 999. Les parties "ont travaillé ensemble pour permettre aux groupes technologiques de fournir de larges informations sur les demandes du gouvernement, tout en protégeant la sécurité nationale", affirme une porte-parole du département de la Justice, qui s'en tient à cet accord.
"Nous avons essayé d'atteindre le niveau de transparence que nos utilisateurs méritent sans avoir recours aux tribunaux mais sans succès, explique Benjamin Lee. En avril, nous avons soumis un additif à notre rapport de transparence au département de la Justice et au FBI, qui aurait apporté davantage de transparence. Mais après des mois de discussions, nous ne sommes pas parvenus à les convaincre de nous autoriser à publier une version, même censurée, du rapport."
D'autres groupes dans les pas de Twitter ?
L'association de défense des libertés American Civil Liberties Union s'est félicitée que Twitter "défie cet enchevêtrement de règles secrètes et d'injonctions". Elle a ajouté espérer que "d'autres groupes technologiques suivent désormais" le réseau social.
Un ancien consultant de l'agence américaine de renseignement NSA, Edward Snowden, a révélé, depuis juin 2013, l'étendue de la surveillance menée par les Etats-Unis à travers le monde. Plusieurs groupes de l'internet comme Facebook, Google, Microsoft, Apple, AOL, Skype ou Yahoo! ont ainsi dû fournir des données au gouvernement dans le cadre du programme Prism de la NSA, qui permet d'intercepter les communications électroniques.
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