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Trois questions sur le "Blue Whale Challenge", le jeu qui pousse les jeunes au suicide

Ce "jeu", venu de Russie, incite ses participants à réaliser des défis, jusqu'à se jeter du haut d'un immeuble ou sous un train.

Article rédigé par franceinfo
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Des adolescents jouant au "Blue Whale Challenge", des défis macabres circulant sur les réseaux sociaux, ont été signalés à la police dans le Pas-de-Calais, en février et mars 2017. (GETTY IMAGES)

Le "jeu" inquiète de plus en plus les autorités françaises. Le "Blue Whale Challenge", "le challenge de la baleine bleue", circule sur les réseaux sociaux en ce mois de mars. Venu de Russie, il incite ses participants à relever des défis, jusqu'à les pousser au suicide. En France, il compte déjà des adeptes et a même failli tourner au drame, dans le Pas-de-Calais, où une jeune fille a tenté de se pendre. 

Qu'est-ce que ce jeu ? D'où vient-il ? Franceinfo répond à trois questions sur cette nouvelle mode macabre. 

En quoi consiste le "Blue Whale Challenge" ?

Un joueur du "Blue Whale Challenge" doit relever 50 défis quotidiens communiqués via les réseaux sociaux. Au début, il s'agit de gages inoffensifs, comme s'écrire sur la main ou dessiner sur une feuille, explique Le Monde. "Plus [le joueur] avance, plus les défis sont dangereux et plus cela prouve qu'on n'a pas peur de la mort. Et le défi n°50, c'est de se jeter d'un toit ou sous un train", explique à franceinfo Justine Atlan, présidente d'E-enfance, une association de protection des enfants sur internet.

Ces défis sont dictés par un "tuteur", une personne inconnue avec laquelle le joueur dialogue, comme l'explique France 3 Hauts-de-France dans la vidéo ci-dessous. Ce tuteur donne les instructions sur internet "au jour le jour, en menaçant de venir tuer les participants s'ils n'obéissent pas", ajoute la chaîne.

D'où vient ce défi ? 

Le "Blue Whale Challenge" vient de Russie. Le Monde indique que le suicide d'une jeune fille en serait à l'origine. Elle se serait jetée sous un train. Sa photo aurait ensuite été publiée dans un groupe de discussion consacré au partage d'images de mutilations. Rapidement, une théorie aurait été avancée par les internautes : elle "serait en fait la première victime d’un jeu mystérieux, le Blue Whale Challenge", explique Le Monde. Le "jeu" serait alors né, s'amplifiant à travers de nouveaux groupes de discussion consacrés à la jeune fille. Un réseau social russe serait tout particulièrement utilisé : Vkontakte, sur lequel joueurs et tuteurs entrent en relation.

Une personne demande à participer au "Blue Whale Challenge" sur le réseau social Vkontakte, le 15 mars 2017. (FRANCE 3)

Pourquoi les autorités s'inquiètent-elles ? 

L'inquiétude est liée aux nombreuses morts déjà causées par ces défis. "En février, deux jeunes filles de 15 et 16 ans se sont jetées ensemble du toit d'un immeuble en Russie, alerte Justine Atlan. Une autre de 14 ans s'est jetée sous un train et, en Sibérie, une adolescente de 13 ans a été retrouvée grièvement blessée après avoir sauté du cinquième étage."

En France, plusieurs cas d'adolescents jouant au "Blue Whale Challenge" ont été signalés aux autorités. "Au centre d'accueil pour mineurs Anne-Frank, à Saint-Omer [Pas-de-Calais], une adolescente a été sauvée in extremis alors qu'elle avait atteint le dernier défi et tentait de se pendre", indique France 3 Hauts-de-France. "C'est une situation très inquiétante", commente le procureur de Boulogne-sur-Mer.

Sur Twitter, la police nationale a également publié un message pour alerter les adolescents. "Ne vous laissez pas influencer, aucun défi ne mérite de risquer votre vie", écrit-elle.

Le ministère de l'Education nationale a lui aussi signalé le danger à ses enseignants. "Nous avons envoyé à toutes les académies un message de vigilance face au 'jeu' dangereux du Blue Whale Challenge", explique à 20 Minutes le service de communication du ministère. Sur le site Eduscol, dédié aux professionnels de l'éducation, la série de défis est d'ailleurs mentionnée dans la liste des "jeux dangereux et [des] pratiques violentes à l'école". "Tous les membres de la communauté éducative doivent adopter la plus grande vigilance face à ce jeu qui peut attirer des jeunes vulnérables", alerte le site.

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