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Les applications Tinder et Grindr accusées de partager illégalement les données personnelles de leurs usagers

Selon un organisme norvégien, ces applications partagent entre autres les données GPS, l'adresse IP et l'âge des utilisateurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le logo de l'application de rencontres entre homosexuels Grindr. (ALEXANDER POHL / NURPHOTO)

Des applications comme les services de rencontres Tinder et Grindr partagent avec des entreprises tierces des données personnelles, y compris l'orientation sexuelle des usagers dans le cas de Grindr, a dénoncé mardi 14 janvier le Conseil norvégien des consommateurs. Cet organisme indépendant, qui bénéficie de fonds publics, estime que de telles pratiques pourraient déboucher sur des cas de discrimination ou de manipulation. Il a porté plainte contre Grindr et cinq de ses partenaires auprès de l'Agence norvégienne de la protection des données.

Selon l'organisme, Grindr, qui se présente comme "le plus grand réseau mondial de rencontres pour les personnes gays, bi, trans et queer", partage les données GPS, l'adresse IP, l'âge et le sexe des utilisateurs avec une multitude d'acteurs capables de mieux cibler les publicités. Le partage de ces données trahit aussi implicitement l'orientation sexuelle des usagers, remarque le Conseil.

"Une violation insensée des droits européens"

Le rapport, intitulé Out of control ("Hors de contrôle"), examine la collecte et l'utilisation de données personnelles par dix applications et conclut que "l'industrie publicitaire enfreint systématiquement la loi". "A chaque fois que vous ouvrez une appli comme Grindr, des acteurs publicitaires reçoivent vos données GPS, les identifiants de l'appareil et même le fait que vous utilisez une appli de rencontre gay, dénonce l'activiste autrichien Max Schrems. C'est une violation insensée des droits européens de confidentialité des usagers."

D'autres applications comme Qibla Finder (qui fournit aux musulmans la direction de La Mecque), Clue et MyDays (suivi des périodes de fertilité) ou encore celle pour enfants My Talking Tom 2 sont aussi montrées du doigt. "Vingt mois après l'entrée en vigueur du RGPD (règlement général sur la protection des données mis en place dans l'UE en mai 2018), les consommateurs sont toujours amplement suivis et font l'objet d'un profilage en ligne, et n'ont aucun moyen de savoir quelles entités traitent leurs données et comment les arrêter", déplore le Conseil des consommateurs.

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