L'UFC-Que Choisir fixe un ultimatum à Facebook, Twitter et Google+
"Notre constat fait froid dans le dos ", indique Alain Bazot, le président de l'UFC-Que Choisir. Un constat très proche de celui déjà formulé il y a une semaine par la Commission nationale de l'informatique et des ibertés (Cnil). L'UFC-Que Choisir dénonce en fait des conditions d'utilisations trop opaques sur le devenir des données personnelles des internautes.
Elle a donc envoyé une mise en demeure mercredi soir à Facebook, Twitter et Google+ : les géants du web ont trois semaines pour "supprimer et/ou modifier les clauses que nous jugeons abusives ou illicites dans leurs contrats ", sans quoi l'association prévoit une action en justice, en France d'abord.
Jusqu'à 80 liens hypertextes dans les conditions d'utilisation de Facebook
D'abord, pour l'UFC-Que Choisir, l'internaute est perdu face aux conditions contractuelles de ces réseaux sociaux : elles sont illisibles, souvent en anglais, réparties sur de nombreuses pages ("21 feuilles A4 pour Facebook " selon l'association), truffées de liens hypertexte ("juqu'à 80 " dans les conditions d'utilisation de Facebook), les informations essentielles sont disséminées ça et là...
Une opacité qui cache une trop grande collecte de données
Ensuite, l'association s'est interrogée sur les raisons de cette opacité. Elle pointe alors la collecte de données. En épluchant à la loupe les conditions d'utilisation des données personnelles, l'association s'est rendue compte que les réseaux sociaux se laissaient la possibilité de collecter des données à la fois sur les profils des utilisateurs, sur ceux de leurs amis, mais aussi directement sur leurs terminaux (ordinateurs, tablettes, smartphones...).
Enfin, l'association s'inquiète de la manipulation faite de ces données une fois collectées. Les conditions d'utilisation des réseaux sociaux laissent place au croisement, à la suppression ou à la modification des données. Et bien sûr, à leur utilisation commerciale.
"Faut-il véritablement attendre de voir ces pratiques se répandre, attendre un point de non retour ?"
"On ne dit pas qu'ils le font, mais on se demande pourquoi il existe des clauses de cette nature ", explique Alain Bazot, le président de l'UFC-Que Choisir. "Le pire n'est sans doute pas encore arrivé, il est encore temps d'agir, faut-il véritablement attendre de voir ces pratiques se répandre, attendre un point de non retour ? ", s'inquiète-t-il.
On ne peut plus parler de données "personnelles"
Conclusion : pour l'UFC-Que Choisir, on ne peut plus parler de données "personnelles ". "On a une captation tentaculaire des données, dans l'opacité, et une utilisation à l'infini de ces données personnelles ", dénonce le président de l'association.
En parallèle de l'action de mise en demeure, l'association lance une campagne en ligne intitulée "Je garde la main sur mes données", avec des vidéos didacticielles et une pétition. "On est a un tournant, il faut absolument prendre les devants ", insiste l'association, alors qu'une étude de Médiamétrie révélait en début de semaine que 32 millions de Français sont inscrits sur un réseau social.
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