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Italie : Facebook ferme 23 pages véhiculant des "fake news", la plupart en soutien à La Ligue et au Mouvement 5 étoiles

"Il existe des réseaux qui partagent de la désinformation et de fausses informations dans le but de propager la haine", commente Christoph Schott, directeur de campagne d'Avaaz, l'ONG à l'origine de l'enquête.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le réseau social Facebook a fermé une vingtaine de pages italiennes contenant des fausses nouvelles et des contenus haineux. (ALBERTO PEZZALI / NURPHOTO)

Le groupe Facebook a fermé 23 pages présentes sur son site qui véhiculaient des fausses nouvelles et des contenus haineux, annonce l'ONG de cybermilitantisme Avaaz (en anglais), lundi 13 mai. Ces pages comptaient au total près de 2,5 millions d'abonnés et plus de la moitié d'entre elles soutenaient les deux partis au pouvoir en Italie, le M5S (Mouvement 5 étoiles) et La Ligue.

La plus active s'intitulait "Nous voulons le Mouvement 5 étoiles au gouvernement". Cette page, selon Avaaz, affirmait par exemple que l'écrivain italien antimafia Roberto Saviano a déclaré qu'il préfère "sauver des migrants que des victimes italiennes des tremblements de terre". L'auteur de Gomorra n'a jamais dit cela et a été contraint de faire des démentis publics, a rappelé Avaaz.

En ce qui concerne La Ligue, la page la plus active publiait une vidéo qu'elle présentait comme montrant des migrants en train de détruire une voiture des Carabiniers. Cette vidéo, visualisée presque 10 millions de fois, est en fait une scène prise dans un film et la désinformation a été dénoncée maintes fois dans le passé, mais elle continue à être utilisée à des fins politiques.

"Facebook doit faire davantage"

L'enquête menée par Avaaz a entraîné la fermeture, au total, d'une vingtaine de pages non officielles des partis, qui comptaient au total près de 2,5 millions d'abonnés, précise l'ONG.

Tout cela représente l'énième preuve qu'il existe des réseaux qui partagent de la désinformation et de fausses informations dans le but de propager la haine et les divisions justement en vue des élections européennes.

Christoph Schott, directeur de campagne d'Avaaz

à l'AFP

"Facebook a fait un bon travail en fermant ces pages mais le fait qu'une société multi-milliardaire soit obligée de s'appuyer sur une enquête financée (...) par Avaaz pour défendre la démocratie en Europe en dit long, a regretté Christoph Schott. Facebook doit faire davantage et doit le faire de toute urgence". En avril, une enquête similaire d'Avaaz en Espagne avait conduit Facebook à fermer, peu avant les élections législatives, trois réseaux d'extrême droite avec un total de 17 pages et 1,4 million d'abonnés, selon le même communiqué.

Interrogé sur France 2, le cofondateur de Facebook Mark Zuckerberg a prôné la mis en place de nouvelles règles pour limiter les propos haineux. "Je ne crois pas qu'une entreprise privée, seule, ait le droit de prendre ce genre de décision, de ce qui doit être ou pas sur nos réseaux", a-t-il toutefois estimé, ajoutant qu'il fallait travailler "avec les gouvernements". La France souhaiterait être aux avant-postes de l'élaboration d'une régulation européenne qui constituerait une troisième voie entre le laisser-faire américain et la "surrégulation" chinoise.

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