Etats-Unis : Twitter et Facebook sanctionnent une société qui surveillait des manifestants
Selon un organisme de défense des droits civiques, cette société d'analyse de données aidait la police à surveiller des manifestants lors de mouvements contestataires.
Twitter et Facebook ont annoncé, mardi 11 octobre, avoir sanctionné une société qui, selon un organisme de défense des droits civiques, aidait la police à surveiller des manifestants lors de mouvements contestataires. L'American Civil Liberties Union (ACLU) "a obtenu des documents montrant que Twitter, Facebook et Instagram ont donné un accès à des données sur leurs utilisateurs à Geofeedia, le développeur d'un produit de surveillance des réseaux sociaux qui a été vendu aux forces de l'ordre comme un moyen de surveiller des activistes et des protestataires", a indiqué cette association dans un communiqué.
Geofeedia dit avoir accès à l'intégralité des données qui peuvent être analysées et interprétées en fonction de la localisation d'une personne qui publie un message ou d'autres facteurs. Elle affirme aussi être "la seule société de surveillance des réseaux sociaux à avoir un partenariat avec Instagram", le service de partage de photos de Facebook.
L'ACLU appelleles réseaux sociaux à mieux protéger leurs utilisateurs
"C'est un fait avéré qu'à Oakland (Californie) et Baltimore (Maryland), les forces de l'ordre ont utilisé Geofeedia pour surveiller des mouvements de protestations", affirme l'ACLU. Dans des documents internes publiés par l'association, Geofeedia se vante d'avoir "couvert Ferguson/Mike Brown à l'échelle nationale avec un très grand succès". Une vague de protestations avait éclaté dans le Missouri en août 2014, après que Mike Brown, un jeune homme noir non armé, avait été abattu par un policier blanc.
"Sur la base des informations dans le rapport de l'ACLU, nous suspendons immédiatement l'accès commercial de @geofeedia aux données de Twitter", a annoncé le réseau social. Facebook a également annoncé avoir coupé l'accès de Geofeedia à sa plateforme pour les développeurs, estimant que la société en avait violé les conditions d'utilisation.
L'ACLU a appelé les réseaux sociaux à prendre "davantage de mesures" pour "être à la hauteur de leurs principes et de leurs règles en protégeant les utilisateurs de tous les horizons qui s'engagent dans le débat politique et social".
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