Un youtubeur espagnol condamné pour avoir humilié un sans-abri dans une vidéo
Kan-Hua Ren, alias ReSet sur YouTube, a "offert" des biscuits fourrés avec du dentifrice à un sans-abri. Ce dernier a été pris de vomissements.
"Comme c'est un clochard les gens se plaignent", tentait-il de se justifier dans un message accompagnant sa vidéo. Un youtubeur influent en Espagne a été condamné pour avoir humilié dans une de ses vidéos un sans-abri à Barcelone en lui "offrant" des biscuits fourrés avec du dentifrice, a annoncé la justice vendredi 31 mai.
Kan-Hua Ren, alias ReSet sur YouTube, 19 ans à l'époque des faits, a été condamné en première instance par un tribunal de Barcelone à quinze mois de prison, la fermeture pour cinq ans de ses chaînes et 20 000 euros d'indemnisation à sa victime. Les peines de prison de moins de deux ans sont généralement assorties d'un sursis en Espagne, en l'absence d'antécédents judiciaires.
"Ça l'aidera à se laver les dents"
Selon le tribunal, le youtubeur s'est rendu coupable d'atteinte à l'intégrité morale dans sa vidéo publiée en janvier 2017 sur sa chaîne et retirée depuis. "Défié" par l'un de ses abonnés, il se filmait en train de retirer la crème à l'intérieur de biscuits industriels pour la remplacer par un dentifrice, puis aller "l'offrir", accompagné d'un billet de 20 euros, à un mendiant roumain. "Ça l'aidera à se laver les dents, je ne crois pas qu'il se soit beaucoup lavé les dents depuis qu'il est devenu pauvre", lance-t-il ensuite à ses abonnés.
Sa victime a été prise de vomissements, note la juge dans sa décision, datée du 29 mai. Devant le scandale provoqué par sa vidéo, bien au-delà de sa chaîne, il en a publié une nouvelle, dans laquelle il retournait voir le sans-abri et lui redonnait 20 euros.
Je fais des choses pour faire le show, les gens aiment ce qui est morbide.
Kan-Hua Rendevant le tribunal
Celui qui faisait à l'époque partie des 200 vidéastes les plus influents du monde hispanophone sur YouTube, comme l'a relevé la police, a ensuite tenté d'empêcher sa victime de porter plainte en échange de 300 euros et d'une nouvelle vidéo où il passerait la nuit avec lui. Les policiers ont en outre relevé qu'il s'en prenait à d'autres personnes vulnérables sur d'autres vidéos de sa chaîne, qui lui rapportait de l'argent via la publicité.
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