Quatre gadgets qui devaient révolutionner le futur (et appartiennent déjà au passé)
Le CES, la grand-messe mondiale de la high-tech, s'ouvre mercredi à Las Vegas (Etats-Unis). Mais le salon a connu son lot de fausses bonnes idées qui ont étonné le public avant de faire pschitt ou de ne jamais voir le jour.
Un pot de fleur connecté ! Un drone qui se lance comme un avion en papier ! Une Batmobile électrique qui roule à 320 km/h ! Avant même l'ouverture au public, mercredi 6 janvier, du Consumer Electronics Show (CES), le plus grand salon mondial de high-tech, à Las Vegas (Etats-Unis), internet s'enthousiasme déjà pour des gadgets au concept accrocheur et des produits qui promettent de révolutionner notre futur.
Un rituel qui se reproduit invariablement tous les ans, même si un coup d'œil sur les engouements des éditions passées pourrait pousser à la prudence. Si beaucoup des gadgets que vous utilisez au quotidien ont fait leurs débuts lors de cette grand-messe de l'électronique, son histoire est aussi jalonnée d'objets absurdes qui n'ont jamais trouvé leur public ou d'idées séduisantes jamais menées à bien. Francetv info revient sur quelques exemples marquants.
L'Atari Mindlink, la console qui se contrôlait avec l'esprit
Si la réalité virtuelle est aujourd'hui la grande promesse des fabricants de jeux vidéo, en 1984, Atari présente au CES une autre vision du futur dans laquelle les jeux seraient contrôlés par la pensée, se souvient Gizmodo (en anglais). Le dispositif, conçu pour fonctionner avec une console Atari 2600, consiste essentiellement en un bandeau que l'on porte sur le front. Une vidéo de l'époque, retrouvée sur YouTube dans une qualité très médiocre, donne une idée du caractère kitsch de l'objet :
On est en réalité loin d'un objet qui ferait le lien entre l'esprit du joueur et la machine : pour "lire ses pensées", le bandeau détectait en réalité les mouvements de son front et les transmettait à la console. "Il s'agissait d'avantage de bouger ses sourcils" que de contrôler la raquette de Pong avec son esprit, ironise Forbes. L'idée n'a jamais dépassé le stade du prototype et l'Atari Mindlink est devenu une pièce de musée.
iSmell, le gadget qui voulait restituer les odeurs d'Internet
C'est sans doute une des idées les plus étranges jamais présentées au CES : en 2011, la société DigiScents présente un prototype de son iSmell qui, comme son nom l'indique, ambitionne de faire "sentir" internet, au sens olfactif du terme. Dans le boîtier que l'on connecte à son ordinateur, plusieurs flacons de parfum qui se mélangent pour reproduire une odeur spécifique : c'est "une sorte d'imprimante à odeurs", explique son concepteur aux Echos.
L'entreprise imagine déjà des partenariats avec des sites de vente en ligne, pour permettre de sentir un produit en passant son curseur dessus, ou des jeux vidéo dans lesquels les décors auraient une odeur. "Si cette technologie décolle, elle va lancer la prochaine révolution du web", pronostiquait le magazine américain Wired dès 1999. Mais l'iSmell se heurte à une barrière évidente : l'intérêt des consommateurs, pas forcément prêts à payer pour surfer sur Amazon en odorama. DigiScents met la clé sous la porte quelques mois après le CES. Mais leur invention est passée à la postérité, comme une des pires idées de l'histoire de l'électronique.
Les lunettes Polaroid conçues par Lady Gaga
Janvier 2010. Une marque culte renaît de ses cendres à Las Vegas : Polaroid, le fabricant des fameux appareils photo instantanés, racheté après deux faillites. Et si ce retour ne suffisait pas à retenir l'attention, la marque annonce qu'elle a nommé la chanteuse Lady Gaga, alors en pleine ascension, comme "directrice artistique". Le résultat sera un produit aussi curieux que cette collaboration, dévoilé au CES l'année suivante.
Les GL20 sont des lunettes de soleil, mais peuvent aussi servir d'appareil photo. Il est également possible de projeter des images et des vidéos sur les verres. Bref, il s'agit de Google Glass, mais conçues par Lady Gaga (et présentées avant le projet de Google). "La chanteuse a déjà porté des lunettes vidéo faites avec des écrans d'iPod", précise le site Cnet (en anglais) pour nous illuminer sur son processus créatif.
Si Google a vendu quelques-unes de ses lunettes avant d'y renoncer, Polaroid n'a pas donné de nouvelles de son projet depuis 2012. Il assurait alors au site Imaging Resource (en anglais) que les GL20 étaient toujours en développement. Depuis, Lady Gaga et Polaroid ont mis fin à leur collaboration.
La télé pliable, tendance de l'an dernier déjà abandonnée
Les télévisions sont une des catégories star du CES et en 2015, la mode est aux écrans incurvés. Mais deux fabricants, Samsung et LG, vont plus loin : ils proposent des télévisions "pliables", capables d'alterner entre un écran plat et incurvé par la simple pression d'un bouton.
La "plus grosse surprise du salon", estime le site The Verge (en anglais) : "Vous pourrez peut-être bientôt posséder une télé beaucoup plus futuriste que tout ce que vous regarderez dessus." Le modèle de Samsung reçoit même le prix de l'innovation du CES dans la catégorie des écrans vidéo.
Mais un an plus tard, aucune trace de ces modèles qui aurait pu séduire les amateurs d'écrans plats avec un (très) gros budget. Au site Engadget (en anglais), la marque LG explique avoir "changé de priorité" pour se concentrer sur des modèles soit plats, soit courbés. "La plupart de ce qui est montré au CES est quelque part entre le prototype irréalisable et le vrai produit", concédait The Verge l'an dernier. A moins que le projet n'ait pas totalement été abandonné et qu'il ressurgisse au salon de cette année.
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