Quand les politiques dérapent sur Twitter
Thierry Mariani, qui a créé la polémique avec un tweet douteux sur l'esclavage, n'est pas le premier à exprimer une réflexion déplacée, fût-elle de 140 signes.
Un tweet, et tout s'emballe. Thierry Mariani, qui a créé la polémique mercredi 7 mai avec un tweet douteux sur l'esclavage, n'est pas le premier à se retrouver sous le feu des critiques après avoir diffusé une réflexion déplacée, fût-elle de 140 signes. Sans forcément égaler le paroxysme atteint lors du tweet de Valérie Trierweiler, alors Première dame, qui avait soutenu le dissident socialiste contre Ségolène Royal aux législatives de 2012.
Christine Boutin, habituée du genre
On ne compte plus les dérapages de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui fait un usage particulièrement prolifique de Twitter. Le plus célèbre reste le message posté après qu'Angelina Jolie a annoncé avoir subi une ablation des seins en prévention d'un probable cancer.
@leplus_obs @LeNouvelObs pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n'était triste à pleurer !
— Christine Boutin (@christineboutin) May 14, 2013
Dans une tribune, la présidente du Parti chrétien-démocrate assurait que sa "démarche ne se voulait d’aucune manière blessante", mais expliquait avoir voulu "alerter sur cette médiatisation pour le moins surprenante, révélatrice de notre société".
Le compagnon de Duflot et le "racisme" de Valls
Le compagnon de Cécile Duflot, Xavier Cantat, s'est illustré à plusieurs reprises par ses tweets polémiques. "Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes des Champs Elysées", avait-il posté le 14 juillet 2013, obligeant Cécile Duflot, alors ministre de l'Ecologie, à se désolidariser de ses propos. La ministre avait même ravalé quelques larmes à l'Assemblée nationale, alors qu'un député UMP livrait une violente charge concernant cet épisode.
Pas échaudé par le tollé, Xavier Cantat avait récidivé quelques mois plus tard en s'attaquant à Manuel Valls, mais aussi aux nouvelles règles imposées par Matignon aux ministres pour communiquer dans les médias.
Bon donc le tweet que Xavier Cantat a effacé est ici #justincase pic.twitter.com/RBLlGugtbn
— Salomé Legrand (@Salome_L) October 3, 2013
Après avoir supprimé son tweet, Xavier Cantat a carrément fermé son compte Twitter.
Le député UMP et les "casseurs descendants d'esclaves"
Le 13 mai 2013, le député UMP du Var Jean-Sébastien Vialatte réagit à sa manière aux débordements qui, dans la journée, avaient entouré le sacre du Paris-Saint-Germain, devenu champion de France. Des casseurs avaient commis de nombreuses dégradations et vandalisé des commerces près du Trocadéro, à Paris.
La réflexion avait scandalisé la Fondation du mémorial pour la traite des Noirs, qui avait porté plainte. Plainte retirée après la signature, entre l'élu et la fondation, d'un "protocole de médiation". L'élu s'était alors engagé à "dénoncer des déclarations racisantes qui attaquent l'unité nationale" et "œuvrer à la déconstruction des clichés racistes qui confondent 'population noire', 'descendants d'esclaves' et 'délinquants'". Mais aussi à organiser une exposition, dans le cadre du centenaire d'Aimé Césaire, sur la mémoire de l'esclavage, et à initier un festival culturel annuel sur l'esclavage chaque 27 avril, date anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France en 1848. Des engagements à ce jour tenus par l'intéressé.
La maladresse de Michèle Delaunay
A la mort du metteur en scène Patrice Chéreau, la ministre déléguée aux Personnes âgées de l'époque lui avait rendu un hommage plus que maladroit en mettant l'accent sur les ravages du tabagisme.
Mort de Patrice Chéreau d'un cancer du poumon N'est-ce pas la cigarette qu'il faudrait vendre en pharmacie et fermer ds lecoffre à toxiques?
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) October 7, 2013
De nombreux internautes s'étaient alors insurgés contre la récupération qu'une membre du gouvernement puisse faire de la mort d'un artiste pour défendre ses positions. Assumant sa réaction, Michèle Delaunay avait répondu à ses détracteurs avoir écrit ce tweet "en tant que médecin". "Je ne supporte plus la mort du tabac, y compris celle d'un homme si talentueux. (...) Aucune ironie. Une immense tristesse de voir le talent une fois de plus fauché par une arme légale. (...) Qui oserait aujourd'hui légaliser le tabac ?", avait-elle posté dans plusieurs messages.
Philippe Marini regrette le régime de Kadhafi
Dix jours après le drame de Lampedusa, qui avait suscité l'émotion en Europe, une nouvelle embarcation, transportant 230 migrants clandestins, fait naufrage le 12 octobre 2013 au large de Malte. C'est alors que le sénateur UMP de l'Oise Philippe Marini, loin de s'inquiéter du sort des victimes, en vient à regretter le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
L'afflux des réfugiés africains à Lampedusa et bientôt chez nous me fait regretter la disparition du régime Kadhafi en Libye!
— Philippe Marini (@Philippe_Marini) October 12, 2013
Le PS s'était indigné de cette sortie qui manifeste "une grande sympathie pour les dictateurs qui massacrent leurs peuples. Là où les humanistes voient d'abord un drame humain, lui ne voit qu'immigration clandestine et invasion".
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