Le stock d'adresses IP disponibles a été officiellement épuisé jeudi, trente ans après la création d'Internet
Une nouvelle version du protocole, l'IPv6, devrait permettre d'y remédier. Comme lors du passage des numéros de téléphone de 8 à 10 chiffres.
Tout ordinateur, smartphone ou serveur internet doit recevoir une adresse Internet Protocol, soit IP : une combinaison de chiffre unique qui identifie l'appareil et lui permet de communiquer avec d'autres.
La saturation du nombre actuel d'adresses IP est si symbolique qu'une cérémonie a été organisée jeudi soir à Miami. L'organisation qui supervise l'attribution des adresses internet à chaque appareil électronique a distribué la toute dernière fournée d'adresses IPv4.
Avec la multiplication des appareils connectables, des appareils photo aux tablettes multimédias en passant par les consoles de jeux vidéo, le monde s'est heurté au plafond des quelque quatre milliards d'adresses disponibles sous le protocole IPv4, en vigueur depuis 1981.
La transition vers l'IPv6 est déjà bien entamée et la plupart des internautes ne devraient pas la remarquer. L'IPv6 et à disposition 340 sextillions d'adresses, soit 340 que multiplie 10 à la puissance 36.
Pour le dire avec une image, "si tout IPv4 avait la taille d'une balle de golf, IPv6 serait de la taille du soleil", a expliqué John Curran, directeur général de l'American Registry for Internet numbers (ARIN). L'ARIN est l'une des cinq organisations régionales à but non lucratif chargées de la distribution des adresses IP dans le monde.
Transition invisible pour les internautes
Il explique que pour les sociétés dotées d'un site internet, cette transition implique de reconfigurer leur matériel informatique pour l'adapter à la nouvelle norme - sans avoir besoin d'en changer.
Faute de mise à jour, un site internet pourra subir des ralentissements voire devenir inaccessible à certains internautes.
Toutefois, l'immense majorité des PC portables, des smartphones et autres appareils mobiles sont d'ores et déjà compatibles, de même que les navigateurs web. John Curran note que selon certaines estimations, moins de 1% des appareils connectés à internet ne disposeraient pas de la bonne configuration et leurs propriétaires devront y pourvoir dans les mois à venir.
Il se veut toutefois rassurant sur ce nouveau protocole: "Nous ne prévoyons pas de connaître un jour une autre transition."
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