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Le PDG de France Telecom et d'Orange, Stéphane Richard, sur le plateau de France Télévisions présent au G8 du numérique

Présent au G8 du numérique, au Jardin des Tuileries, au coeur de Paris, Stéphane Richard fait part de son étonnement quant aux réactions de certains participants - et principalement du grand public - sur la présence de France Telecom à un tel événement.
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Stéphane Richard, PDG de France Telecom et d¿Orange (au centre) lors d'une session e-Forum du G8 le 24 mai 2011 à Paris (AFP PHOTO ERIC PIERMONT)

Présent au G8 du numérique, au Jardin des Tuileries, au coeur de Paris, Stéphane Richard fait part de son étonnement quant aux réactions de certains participants - et principalement du grand public - sur la présence de France Telecom à un tel événement.

“Les opérateurs de télécommunications ne sont pas spontanément considérés comme des opérateurs de l"Internet, ce qui est surprenant. Sans nous il n"y a pas d"Internet, sans nous, sans nos réseaux, il n"y a pas de Facebook, pas de Google. Tout ça n"est possible que parce que les opérateurs investissent pour construire les réseaux qui permettent à ces communications de s"établir, qu"elles soient fixes ou mobiles.” C"est pourquoi, il souhaite que les géants de l"Internet participent à la maintenance des réseaux existants et aux investissements nécessaires pour continuer à les déployer.

Personne n"échappera à la nécessité de monétiser les trafics”, a-t-il prévenu.

Selon lui, des discussions ont été déjà été menées avec Google, notamment Larry Page, le big boss du groupe. Ils auraient trouvé un “terrain de discussion, pas un terrain d"entente”, tempère Stéphane Richard. Néanmoins, Larry Page s"est montré “très ouvert”, a-t-il indiqué, “notamment sur l"idée d"habituer les internautes à considérer que le réseau est une ressource rare”.

C"est exactement comme pour les problèmes d"environnement”, fait-il valoir. “Il faut que chacun adapte son comportement personnel pour qu"on puisse mieux gérer cette ressource rare”, dit-il avançant qu"un tel changement est plausible : “il y a dix ou quinze ans, il était impossible d"imaginer que les gens allaient faire du tri sélectif et avoir trois poubelles chez eux, or maintenant c"est très courant”. “Et je vous garantis que dans cinq ou dix ans, les consommateurs auront modifié leur comportement sur les réseaux. Ils ne demanderont pas tout tout le temps, à n"importe quel moment”, prévient-il.

“On parle d"un effort collectif pour éviter la congestion, ce qui est la hantise de tout le monde, et d"abord celle des opérateurs. Pour ça on a besoin de tout le monde, et tout le monde est disponible pour parler de ça”.

Mais cette nécessité de “monétiser” les trafics n"est pas à confondre avec les questions sur la neutralité du net, selon Stéphane Richard.

“Il y a un débat de grands principes sur la neutralité pour qu"on ne puisse pas discriminer ce qui passe sur le réseau en fonction des contenus. Tout le monde est d"accord là-dessus”, déclare-t-il. Et il précise: “dans notre serment d"Hippocrate, il y a le secret des correspondances”, ce qu"il qualifie de “principe de déontologie absolu”. C"est un “principe sacro-saint, un fondement libertaire d"Internet auquel tout le monde est attaché”.

La crainte des antennes, une peur moyenageuse
Stéphane Richard a également abordé la polémique autour de la nocivité des antennes relais. Selon lui, il s"agit d"une peur “irrationnelle” et “moyenageuse” mais “il ne faut pas dire ‘Bullshit"”, a-t-il remarqué. Jusqu"à maintenant, “jamais les scientifiques, dont ceux de l"Académie de médecine, n"ont pu conclure en l"existence d"un risque avéré lié à l"utilisation du téléphone portable”, s"est-il défendu.

Il reconnaît toutefois que “l"utilisation intensive d"un téléphone portable chez les jeunes enfants est quelque chose à éviter”.

Pour ce qui est des antennes, il s"est livré à cette explication: “Plus l"antenne relais est faible ou lointaine, et plus le téléphone - le récepteur- doit émettre de la puissance pour établir la connection. Or le téléphone est l"appareil que vous collez à votre oreille. Donc plus vous êtes loin de l"antenne et plus votre téléphone est potentiellement nocif”. Les personnes qui s"opposent à l"installation d"une antenne mobile près de chez eux sont “à côté de la plaque”, estime Stéphane Richard.

Propos recueillis par Eric Scherer / FTV

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