Intelligence artificielle : 38% des adolescents considèrent les deepfakes comme "plutôt effrayants", selon une étude
Une étude Milan presse et CSA, publiée le vendredi 17 mai, souligne l'inquiétude des adolescents face à l'exposition à des fausses informations et notamment aux deepfakes. Ces enregistrements vidéo ou audio, créés ou modifiés par une intelligence artificielle, font beaucoup parler d'eux lorsqu'ils alimentent la désinformation ou s'attaquent à la sphère intime. C'était le cas par exemple avec la diffusion de cette fausse vidéo de France 24 diffusée en Russie pour lancer la rumeur d'un risque d'assassinat d'Emmanuel Macron en Ukraine, ou encore le deepfake pornographique qui a visé la chanteuse américaine Taylor Swift.
Selon l'étude, conduite en partie par Milan Presse, un groupe de presse spécialisé dans la jeunesse et à l'origine d'une série YouTube "Info ou Mytho ?", seul un tiers des adolescents interrogés connaît le mot deepfake, alors que 60% d'entre eux déclarent avoir déjà vu des vidéos montrant quelque chose qui ne semblait pas vrai. Environ 53% trouvent ces parodies ou créations amusantes, tandis que 38% pensent qu'ils sont plutôt "effrayants". Pourtant, ils ne sont que 50% à déclarer vérifier parfois une information avant de partager une vidéo.
L'étude confirme ainsi la difficulté à lutter contre les fausses vidéos générées par l'IA, puisque 79% des sondés considèrent qu'ils ne sont pas suffisamment informés pour s'en protéger. Un chiffre qui peut inquiéter au vu de l'utilisation massive des réseaux sociaux par les adolescents et la présence croissante de l'intelligence artificielle dans leur quotidien : 8 adolescents sur 10 utilisent au moins un réseau social tous les jours et ils sont 90% à avoir déjà entendu parler de l'intelligence artificielle, selon le sondage. Deux tiers d'entre eux l'ont déjà expérimentée avec notamment, comme premier usage, les assistants virtuels tels que Siri, Alexa ou Google Assistant.
La crainte de manipulation de l'information et de fuite de données personnelles
Pour les 13-17 ans, l'IA sert avant tout à aider aux devoirs et à obtenir des réponses aux questions qu'ils n'osent pas poser à un adulte. Selon l'étude, les adolescents interrogés semblent tout de même conscients des risques de fausses informations à mesure que se démocratise l'usage de l'IA. Ils sont ainsi 82% à demander des règles claires dans l'utilisation de l'IA, et 73% d'entre eux craignent que l'IA ne soit utilisée pour manipuler l'information.
Autre crainte, celle des données personnelles : 71% des adolescents interrogés estiment que l'IA pourrait affecter la protection des données personnelles, de la vie privée, ou encore la réputation en ligne.
*Méthodologie : Étude réalisée par l'institut CSA en ligne sur panel auprès d'un échantillon de 1005 adolescents âgés de 13 à 17 ans, du 3 au 21 novembre 2023.
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