Airbnb : le maire de Marseille veut "obliger" les propriétaires à "racheter un appartement" et à le mettre en location longue durée "à partir du premier Airbnb"

Le maire de Marseille Benoît Payan était l'invité du 8h30 franceinfo mardi 15 octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Benoît Payan, maire de Marseille, le 15 octobre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À Marseille, "75% des investisseurs ne sont pas marseillais et font du Airbnb", dénonce le maire Benoît Payan sur franceinfo mardi 15 octobre. Pour stopper ce phénomène qui "vide les quartiers", le maire prévient : "À partir du premier appartement en résidence secondaire [mis en location sur Airbnb], je vais obliger la personne à racheter un appartement et à le mettre en location longue durée". Ce qui s'apparente au principe de la compensation, déjà appliqué par certaines municipalités : il oblige la personne qui souhaite louer sa résidence secondaire via Airbnb à acquérir un bien d'une surface égale, voire supérieure, et à le mettre sur le marché locatif traditionnel.

"Je vais utiliser tout ce que la loi me donne comme arme" pour empêcher ce phénomène, insiste Benoît Payan : "Ça va leur faire passer l'envie de faire du gras sur le dos des Marseillais". Selon la mairie, Marseille comptait en 2023 12 000 logements mis en location sur les plateformes de location de courte durée, principalement Airbnb.

En "guerre" contre les marchands de sommeil

Avertissement envoyé aussi aux marchands de sommeil. "Ces gens-là, je les envoie chez le procureur de la République, les uns après les autres. Donc oui, je vais leur faire la guerre, je leur fais la guerre et je continuerai", menace Benoît Payan. "Il n'y a pas de raison que des gens profitent de la misère dans cette ville", s'indigne le maire de Marseille, qui s'apprête à célébrer le triste anniversaire de l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne, qui a fait 8 morts le 5 novembre 2018. Il dénonce la double peine avec des marchands de sommeil qui viennent "capter des appartements pourris, des taudis" pour y mettre des gens, "les exploiter", privant ainsi le secteur de logements sociaux.

"On a remis de l'ordre dans la production de logements sociaux", assure par ailleurs le maire de Marseille, dénonçant des "règles assez baroques" avant son arrivée à la tête de la ville en 2020, avec des promoteurs qui "avaient portes ouvertes". La construction de logements sociaux est en baisse de "10% à Marseille" contre "30% en moyenne dans les Bouches-du-Rhône". "Je suis, en France, celui qui baisse le moins", s'enorgueillit Benoît Payan. 

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