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Interdiction de la fessée : la France isolée en Europe

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Article rédigé par franceinfo
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Le châtiment corporel n'est pas interdit en France. Quelles sont les pratiques, les lois dans les autres pays européens ? Nous retrouvons François Beaudonnet en direct de Bruxelles. Bonjour. Le recours à la claque ou à la fessée est loin de faire école partout.

François Beaudonnet : La France est isolée. Depuis 30 ans, l'Europe cogne fort sur la fessée. 17 pays européens sur 28 ont interdit tout châtiment corporel pour les enfants. Pas seulement les coups qui peuvent s'avérer dangereux mais aussi la claque, la gifle, à l'école, à la maison. C'est le cas en Allemagne, en Espagne et au Portugual. Les enfants ont les mêmes droits que les adultes. Ensuite sept pays se sont engagés à interdire la fessée dont une partie de l'Europe de l'Est. Enfin, des Etats veulent conserver le châtiment corporel pour les enfants comme le Royaume-Uni. La Suède a été la pionnère pour interdire la fessée en 1979. A l'époque, une très grande majorité de Suédois y étaient opposés. Ils disaient qu'une petite claque n'a jamais fait de mal a personne. 30 ans plus tard, ils ont changé d'avis car plus de 90 % des Suédois sont à présent opposés à la fessée.

Elise Lucet : Merci François.

Un père français a été extradé lundi vers l'Allemagne parce qu'il refusait de verser une pension alimentaire a son ex-épouse, installée outre-Rhin. Pour lui, c'était un geste de protestation parce qu'il n'a pas vu ses enfants depuis trois ans. Mais la justice allemande ne l'entend pas de cette oreille.

Dans sa maison de la banlieue de Strasbourg, Lionel Gilberti fait les 100 pas. Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen depuis un an, il sait que la police française va venir le chercher pour le remettre aux autorités allemandes.

J'ai prépare mes valises, j'espère que je vais pas rester longtemps en prison en Allemagne.

Hier, les policiers français se sont présentés comme prévu à son domicile. Ce père de famille encourt 3 ans de prison en Allemagne pour un arriéré de 6.000 E de pension alimentaire qu'il doit à son ex-femme. La mère allemande vit avec leurs enfants de 12 et 13 ans. Depuis 3 ans, elle lui refuse son droit de visite.

Les autorités allemandes lui refusent de mettre a exécution son droit de visite. En représailles à cette attitude, il a décide de ne plus payer la pension alimentaire. Régulièrement à Bruxelles, le Parlement européen est saisi de plaintes de parents divorcés non allemands. Outre-Rhin, ces parents perdent systématiquement la garde de leurs enfants.

Quand on n'est pas allemand et qu'on est marie avec un Allemand ou une Allemande, on perd le procès en Allemagne.

Les avocats du père ont demandé la remise en liberté de leur client. Lionel Gilberti a passé sa première nuit dans une prison de Bavière.

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