HLM : sous-location illégale
Belkacem.
Notre enquête maintenant sur les abus dans les HLM. Les délais d'attente sont plus longs que jamais dans les grandes villes et, dans le même temps, tout semble permis pour rester dans son HLM. Des locataires qui sous-louent leur appartement, des occupants qui s'y maintiennent alors que plus rien ne le justifie.
Quelque part dans Paris, une résidence HLM et une locataire fantôme. Ses voisins la croisent tous les jours, mais elle vit ici dans l'illégalité, car elle est sous-locataire, et même sur la boîte aux lettres, son nom est amovible.
La consigne, c'est que quand il y a un passage du syndic, ou agent EDF, il faut qu'on l'enlève ainsi et qu'on recolle après leur départ. Si jamais le gardien voit qu'il y a des noms supplémentaires, il peut se douter que le logement est sous-loué.
Aucun contrat, mais 680 euros versés chaque mois en liquide au locataire officiel qui a quitte ce logement social depuis longtemps, mais qui l'a gardé à son nom. Au début, le jeune couple installe clandestinement, pense faire une bonne affaire, jusqu'au jour où ils découvrent qu'ils payent beacoup plus cher que le tarif HLM.
Quand j'ai vu le prix, j'étais vraiment sous le choc. J'ai réalise que ça faisait 2 ans et demi que je payais 3 fois le loyer.
Sous-louer au prix fort un appartement subventionné par l'Etat, voilà une des combines qui peuvent rapporter gros, à des locataires en titre peu scrupuleux. Il y a d'autres astuces pour rentabiliser un appartement HLM. Sur l'Internet, il y a des offres de sous-location saisonnières, destinées cette fois aux touristes. Une pratique légale dans le parc privé, mais illégale dans les logements sociaux. Dans cette annonce, l'appartement est disponible toute l'année, comme un hôtel, à 79 euros la nuit. Seul moyen d'approcher la locataire, c'est de prétexter être intéresser. Nous visitons l'appartement en caméra cachée. Elle nous explique qu'elle dispose d'un pied à terre pendant les locations. Ce trafic lui rapporte beaucoup d'argent.
Quel est le complément de revenu.
Cette locataire encourt l'expulsion et une amende de 9 000 euros. Comment les bailleurs sociaux contrôlent-ils ces abus ? Nous en avons contacté plusieurs. Aucun n'a souhaité parler devant notre caméra. Selon eux, ces pratiques sont marginales. Pour ce spécialiste du droit immobilier, elles sont impossibles à prouver.
L'établissement des preuves n'est jamais facile. Cela passe par des témoignages de voisinage, de vérifications, des annonces suspectes sur Internet.
Des appartements HLM sont monopilisés par ces abus alors qu'à Paris, plus de 120 000 personnes sont en attente d'un logement social.
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