Grigny : des religieuses dans la cité
Au 10e étage d'une tour de banlieue se trouve leur chapelle. Soeur Maïîè a 46 ans. Les aînées, Bernadette et Marie-Armelle, plus de 70. Elles ont vécu en Afrique et au Brésil, et il y a 5 ans, se sont installées dans cet appartement de leur congrégation, dans une cité sensible.
On voulait être parmi des personnes de partout. On est éducatrices, c'est une des passions de notre vie. C'est un bon moyen de vivre avec les gens.
Elles n'ont pas voulu être filmées au pied de l'immeuble, où sévissent de petits délinquants. A 22 km de Paris, Grigny-2 est une copropriété de 5.000 logements, dont 45% des propriétaires ne paieraient plus les charges. Durant 5 ans, elles ont tisse des liens avec les habitants, pour la plupart musulmans. Une voisine malienne leur rend visite chaque semaine avec ses fils.
Très bien.
Marie-Armelle, jadis enseignante, fait réviser les enfants. Elle a aidé leur mère à passer un diplôme pour s'occuper de personnes âgées.
Elle m'a préparée a passer les tests et aller a l'école après. J'ai eu les tests et je suis venue pour qu'on travaille mes leçons. Ca a marché du premier coup.
On nous avait dit que ce serait très lent et ça ne l'a pas été.
Le mercredi, les religieuses vont chercher les plus jeunes chez eux. Quittant cet univers bétonne, elles emmènent les enfants dans la nature.
Tu vois, là-bas, elle est sur un nid. Regarde dans les jumelles.
Nous sommes à 2 km de la cite, mais ces enfants viennent rarement.
C'est où Grigny 2 ? Là-bas. On est loin ou près.
Pour eux, c'est la liberté, ils peuvent courir. Une fois, un enfant criait ici : sa voix n'avait pas le même écho. Ici, ça part, il y ale vent. Ils appréhendent autre chose.
Lassana, 10 ans, connaît les trois soeurs depuis la maternelle.
C'est des personnes gentilles. Elle proposent des activités pour les enfants qui restent chez eux à s'ennuyer.
Elles organisent le mercredi, avec des bénévoles, une bibliothèque.
Si des voitures passaient.
Les trois soeurs vivent douloureusement certaines injustices.
Ce qui me fait le plus mal, c'est le gâchis. Le gâchis de la vie de certains jeunes, qui ne trouvent pas leur place dans notre société.
Elle ne sont pas là pour convertir les gens au catholicisme, Elles ne veulent pas quitter la cité. Elles disent y recevoir plus qu'elles ne donnent.
Les relais routiers vont souffler leurs 80 bougies. Les rendez-vous des chauffeurs de poids lourds attirent un plus large public : touristes, vacanciers, retraités.
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