Grève Air France : des gagnants et des perdants

Cette grève était incomprise, corporatiste. Elle coûte cher en images pour la compagnie. Cela aura laissé des traces de division, de fracture.

Le syndicat majoritaire a rendu les armes mais un autre syndicat, minoritaire, a maintenu un préavis de grève.

Les pilotes ont donc voté la reprise du travail. Ils ont obtenu le retrait définitif du projet de développement de Transavia Europe, un revers pour la direction, mais aucun accord sur leurs autres revendications. Un point pour la direction, soutenue par le gouvernement. Après deux semaine de crise, qui a gagné, qui a perdu.

Quatorze jours de grève à Air France, pour quel résultat? Les pilotes voulaient un contrat de travail unique, que ce soit a Air France ou dans sa filiale Iow cost Transavia, en pleine croissance. Le but: préserver leurs avantages. Finalement, ils n'ont pas obtenu ce contrat unique. Leur grève a aussi dressé contre eux les autres salariés de la compagnie.

Voir des avions cloués au sol, ce n'est pas notre fonds de commerce. Un énorme gâchis, une fracture entre les catégories de personnel. Direction a-t-elle gagné? Pas vraiment. Le projet de Transavia Europe lui tenait à coeur. Objectif: créer des bases au Portugal, avec du personnel local moins cher qu'en France. Elle a dû y renoncer définitivement. De plus, la Direction n'a pas réussi a trouver un accord pour développer la flotte de Transavia France, actuellement limitée à 14 Pour la compagnie, quel bilan? Financierement, c'est un désastre: 280 millions d'euros envolés.

On a perdu beaucoup d'argent, l'équivalent de 6 avions qui auraient pu être achetés à la place.

Enfin, certains clients sont durablement marqués.