Grand format : les plongeurs de la gendarmerie
Les plongeurs gendarmes, avec un entraînement et une formation spécifique, utilisent des techniques d'investigation innovantes pour faire parler les indices.
Le premier qui attrape la bouée s'immerge. Puis vous vous débrouillez pour être en contact.
La mission leur a été confiée par la justice. Elle s'annonce délicate. Dans ce bras de la Seine, ces enquêteurs doivent retrouver l'arme d'un crime: une carabine d'environ 40 cm serait sous l'eau depuis un an.
Le problème, c'est le temps passé entre les faits et la recherche. Il y a eu une crue. Si elle est là, on va la trouver, même à tâtons.
Malgré le courant et dans une eau ce jour-là à 7 degrés, les gendarmes s'apprêtent à fouiller 900 mètres carrés de fleuve, précisément 900 métrés carrés dé fleuve, précisément délimités én-déssous dé ce pont duquel l'arme aurait été jetée.
Les plongeurs avancent a l'aveugle, en se tenant à des câbles pré-positionnés au fond. A 10 mètres de profondeur, le faisceau de leur lampe torche n'éclaire pas plus qu'un phare dans le brouillard. Ici, leurs mains sont leurs yeux.
Il peut y avoir de la végétation, des déchets qui peuvent avoir recouvert cette arme. On va faire comme un tracteur dans un champ, on va ratisser au mieux en faisant des allers-retours au fond. L'arme coule, elle ne va pas dériver pendant des kilomètres.
Il leur faudra trois jours pour ratisser la zone. Car l'effort est intense. Dans ces conditions, les enquêteurs ne peuvent pas rester plus de 45 minutes sous l'eau, même s'ils sont très bien entraînés. Changement de décor, soleil radieux sur la baie d'Antibes. La gendarmerie nationale y forme et teste ses plongeurs. Ce matin-là, épreuve de nage chronométrée. Avec leurs 30 kilos d'équipement, les stagiaires doivent parcourir 800 mètres en moins de 25 minutes.
Ça souffle fort dans les tubas, le palpitant est a haut niveau.
Ça s'est bien passé? Quand un plongeur a les cuisses pour sortir de cette épreuve, on sait que sur le terrain, cela se passera bien. Quelqu'un qui ne rentre pas dans le chrono ne repartira pas sur le terrain.
Les gendarmes-plongeurs viennent ici tous les quatre ans pour vérifier leurs aptitudes et améliorer leur technique. Car l'enquête subaquatique est devenue en 15 ans une compétence à part, une spécialité. Une scène de crime sous l'eau est désormais traitée avec les mêmes précautions que sur terre: balisage, mesures, photos et surtout prélèvements. Les pièces à conviction sont manipulées avec des gants, puis seront conditionnées dans l'eau, car le contact avec l'air oxyde les objets et peut altérer les traces.
Pendant longtemps, dans l'esprit, tout ce qui était dans l'eau était perdu. On peut aujourd'hui sortir une empreinte digitale ou de l'ADN d'un objet qui a séjourné dans l'eau.
Dans l'eau, le temps est un ennemi majeur. A Conflans-Sainte-Honorine, les gendarmes ont fini leurs recherches dans la Seine. Sans succès.
Vous faites un peu le ménage en même temps.
Il y en a à faire.
La carabine recherchée a sans doute dérivé plus loin, à cause du sac plastique dans lequel elle a été jetée. Elle réapparaîtra peut-être un jour, sans l'intervention des gendarmes.
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