Gardiennes de phare, ces héroïnes côtières
Elles ont passé plus de la moitié de leur vie sur un promontoire rocheux, au-dessus de la mer. En dépit de la solitude et de l'isolement, Marine-Perrine Durand et Anna le Bail ont choisi d'exercer le métier, plutôt masculin, de gardienne de phare.
C’est une profession qui fait rêver et qui disparaît, à cause de la mécanisation. Gardien de phares. Une profession qui s’est également décliné au féminin. Pionnière en France, Marine-Perrine Durand a été affecté, durant 39 ans, au phare du Paon en Bretagne jusqu’en 1933. Comme de nombreuses gardiennes, elle a d’abord tenu le rôle de « femme de gardien » c’est seulement à la mort de son mari, lors d’une tempête, qu’elle commencera officiellement à prendre ses fonctions. Plus tard, l’État lui confiera de jeunes recrues féminines, qu’elle formera à ce dur métier.
Des héroïnes haut-perchées
Une profession hors du commun qu’a également choisi d’embrasser Anna le Bail. Une femme libérée, elle aussi, bien avant l’heure. Cette Bretonne a gardé le phare de Saint-Philibert à la Trinité, dans le Morbihan, pendant 40 ans. Nommée le 10 novembre 1925, elle a succédé à sa sœur qui avait pris, elle même, la suite de son père et de son grand-père. Du haut de sa tour perché à quinze mètres, au-dessus de la mer, ce petit bout de femme d’1,55 mètres effectue, jusqu’en 1955, des rondes de nuits obligatoires par tous les temps pour veiller à l’éclairage.
Entre deux cigarettes, qu’elle fume sans filtre, Anna parcourt, par tous les temps, les 700 mètres qui séparent le phare de sa maison afin de veiller à l’allumage. Une mission pour laquelle elle perçoit 190 francs par mois avec l’électricité et le logement. Pour compléter ce maigre revenu, elle se rend sur la plage de Kernevar où elle relève les naissains d’huitres qu’elle élève. Parti à la retraite à 75 ans, elle s’éteint quelques mois plus tard.
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