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Vote des étrangers, non-cumul des mandats : Martine Aubry fait entendre sa petite musique

Dans une interview accordée à RTL, la maire de Lille appelle la majorité à respecter ses engagements de campagne. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Martine Aubry lors du congrès national du Parti socialiste à Toulouse, le 27 octobre 2012. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Martine Aubry sort du silence. Dans une interview accordée à RTL mercredi 20 février, la maire de Lille (Nord) rappelle à la majorité ses promesses de campagne. L'ancienne Première secrétaire du Parti socialiste, très discrète ces derniers mois dans les médias, assure qu'elle continue de suivre la politique nationale "jour après jour", qu'elle voit chaque semaine des ministres, et souhaite être réélue maire de Lille en 2014. Voici les cinq points principaux abordés par Martine Aubry.

1Sur le non-cumul des mandats

Alors que le débat fait rage, dans le camp socialiste, sur la nécessité d'appliquer l'interdiction du cumul des mandats aux parlementaires dès l'an prochain ou seulement d'ici la fin du quinquennat, Martine Aubry rappelle aux députés et sénateurs PS leurs engagements. "Tous mes camarades qui se sont représentés à la députation ou aux sénatoriales ont signé une lettre pour dire qu'ils ne cumuleraient pas à partir de l'automne dernier" avec un mandat dans un exécutif local, rappelle-t-elle.

"La politique c’est aussi faire ce qu'on a dit et le faire correctement (...) Là aussi, Harlem Désir [son successeur à la tête du PS] a raison de dire qu’il ne faut pas reculer une fois de plus. J'en appelle chacun, tout simplement à la vérité. C'est comme ça que la politique prend de la hauteur et de la grandeur", ajoute la maire de Lille. Donc application en 2014 ? "Vous connaissez ma position. Je ne suis pas sûre qu'on en soit là aujourd'hui malheureusement."

2Sur le vote des étrangers

Dans l'entretien à RTL, Martine Aubry estime aussi qu'"il est grand temps" de permettre aux étrangers non ressortissants de l'Union européenne de voter aux élections locales, autre engagement de campagne de François Hollande. Il s'agit de "reconnaître les étrangers comme des citoyens à part entière dans les villes et les départements où ils vivent. Pour moi c’est une évidence. Je souhaiterais vivement que cette loi passe, on n'a que trop tardé !", lance-t-elle.

3 Son absence de la scène nationale

Comme on lui demande si la politique nationale lui manque, la maire de Lille, ex-numéro un du PS, finaliste malheureuse de la primaire socialiste pour la présidentielle 2012, répond : "Je n'ai pas l'impression de ne plus être dans la politique nationale. Je suis là jour après jour. Je fais part de mes remarques, positives ou critiques (...) aux ministres concernés." MartineAubry assure qu'elle rencontre des ministres "chaque semaine" et que récemment elle s'est entretenue "très longuement" avec Manuel Valls (Intérieur), ArnaudMontebourg (Redressement productif) et Michel Sapin (Emploi).

"Je préfère, vous le savez bien, toujours parler en interne et ne pas faire des petits pas de côté à l’oral pour communiquer", dit encore MartineAubry pour expliquer sa discrétion depuis la fin de l'été dernier, quand elle a passé le relais à Harlem Désir à la tête du PS.

"La France a besoin qu'on réussisse, et je mettrai toutes mes forces pour que le gouvernement réussisse. C'est ce que je fais depuis le mois de mai et je vais continuer ainsi." "Mon échéance politique ? C'est tous les jours d’expliquer la politique du gouvernement, de dire au Premier ministre, aux ministres, les choses telles que je les pense", dit aussi Martine Aubry, avant de réaffirmer son intérêt pour Lille, dont elle est maire depuis 2001.

4Sa mise en examen

Martine Aubry a été mise en examen début novembre pour homicides et blessures involontaires par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui s'intéresse notamment à la lenteur des pouvoirs publics pour interdire l'amiante, interdiction finalement effective. Elle est poursuivie en tant qu'ex-directrice des relations du travail du ministère du Travail entre 1984 et 1987. La juge estime qu'elle n'aurait pas pris les mesures qui auraient permis d'éviter les conséquences dramatiques de cette exposition. "Comment pouvait-on me reprocher une faute qui d’ailleurs n’existe pas, ce que reconnaît le juge, vingt ans avant que la commission européenne n'interdise l’amiante", se défend Martine Aubry au micro de RTL.

"Pendant les deux mois entre la convocation et le moment où j'ai été auditionnée par le juge, j'ai été, autant le dire, bouleversée par cela", déclare l'ancienne première secrétaire du PS. "De manière plus douloureuse, j'ai eu peur que les Français à un moment donné puissent croire que j'avais failli, ce qui n'est pas le cas", dit-elle aussi. Martine Aubry dit penser aux victimes de l'amiante qu'elle a pu côtoyer dans la région du Nord, où elles sont nombreuses. "J'espère qu'[elles] pourront avoir un procès, comprendre ce qui s'est passé."

5Sa candidature à la mairie de Lille pour 2014

"Nous sommes un des rares pays où l'on considère qu'être maire d'une grande ville, c’est être éloigné du pouvoir", fait-elle remarquer. "Pour moi, au contraire, c’est être très proche de la réalité, réfléchir, trouver des nouvelles façons de répondre aux enjeux qui sont devant nous, bref c'est d'être en plein cœur de la politique. Effectivement, je serai candidate à la mairie de Lille en 2014."

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