: Vidéo 13h15. Jeunes : "Je me pose profondément la question de la violence"

"J'arrive des Pyrénées et on ne parle que de vous, dit Laura, 25 ans, aux participants de la Nuit debout place de la République à Paris. Je fais des ateliers dans une maison de retraite et mes vieux ne comprenaient pas pourquoi vous discutiez sur une place où il pleut… Au bout d'un moment, ils ont compris et ils sont admiratifs, donc, continuons comme ça…"

Cette comédienne, engagée dans la mise en place d'une Nuit debout dans sa ville de Foix dans l'Ariège, se sent-elle l'héritière, en tant que française, d'une histoire qu'il faut honorer ? "Non ! Je ne dois rien honorer du tout ! On est français ou autre chose par hasard, mais je considère que j'ai de la chance d'être française."

"On en arrive à un tel point…"

"Oui, il y a eu la Révolution, les révoltes, la Commune de Paris… rappelle Laura. Tous ces moments où le peuple s'est levé et a réussi à avancer en dépassant ses élites, mais il y a aussi une histoire de France dont je ne suis pas fière : le colonialisme, l'esclavage… On naît avec ce patrimoine et on fait avec…"

"Je me pose la question de la violence, profondément, depuis un certain temps, analyse la jeune femme. Nous, actuellement, on essaye de tout tenter sans… sans répondre à cette violence par la violence. Peut-être qu'il le faudra à un moment donné. On en arrive à un tel point que je ne suis pas fermée à ça. Il faut que le gouvernement et les dirigeants le comprennent avant qu'il ne soit trop tard."